Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un camion-citerne transportant de la lessive de potasse, produit corrosif et facilement soluble dans l’eau, est accidenté vers 18h30 sur une route nationale de montagne à l’entrée d’un tunnel. Il menace de basculer dans un ravin et sa cuve présente une fuite très importante. La potasse se déverse à raison d’une dizaine de litres par minute dans le GAVE, 50 m en contrebas. Un périmètre de sécurité est mis en place et la circulation est interrompue jusqu’à 4 h le lendemain matin.

Le préfet, le ministère en charge de l’écologie, les services concernés, les associations de pêcheurs, la DDAF et les sociétés exploitant des captages d’eau sont avisés de la pollution. Une cellule d’intervention chimique, un groupe d’intervention en milieu périlleux et des moyens de levage interviennent. A 20h45, un pH de 10 est mesuré à 1 km en aval du lieu de l’accident et un pH de 7 à 2 km en aval. Une première tentative de dépotage du produit restant par la vanne du fond de la citerne avec une pompe est vaine. Les services de l’électricité, en accord avec les services concernés, augmentent fortement le débit du barrage situé en amont (de 560 l/s à 5-7 m³/s) pour diluer la potasse par effet de chasse. N’ayant pu ni colmater la fuite, ni mettre en oeuvre un système de rétention, ni vidanger la citerne avant son relevage, le camion est ramené sur la route avec 2 grues à 2 h ; 17 m³ de potasse, soit la quasi-totalité du chargement, se sont écoulés dans le GAVE. L’intervention prend fin vers 4 h et la circulation est rétablie. Le lendemain après-midi le pH est revenu à la normale et la pollution est considérée comme résorbée. Le lâcher d’eau sera toutefois maintenu jusqu’au 7 juin dans la matinée. Les exploitants des captages d’eau potable maintiennent un dispositif renforcé de surveillance de qualité de l’eau par principe de précaution.

La faune et la flore du GAVE sont détruites sur 3,5 km, la mortalité piscicole serait de 27 000 poissons. La pêche sera interdite près de la zone sinistrée pour une durée prévue de 3 à 5 ans pour permettre à l’écosystème de se reconstituer.