Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors d’un relevé des niveaux dans un dépôt pétrolier, un opérateur s’aperçoit que le stock d’émulseur a baissé de 29 m³. L’exploitant décide de fermer le dépôt par sécurité en attendant un réapprovisionnement en émulseur, informe l’inspection des installations classées, le maire et le préfet et fait procéder à des prélèvements et analyses dans le réseau des 10 piézomètres du site. Le dépôt reprend son activité après la livraison de l’émulseur le 26/01.

Le produit déversé s’infiltre dans le sol puis rejoint la nappe peu profonde (4 à 6 m) qui s’écoule en direction du RHONE, situé à 500 m vers l’ouest. Cet émulseur contient du PFOS (perfluorooctanesulfonate) : substance toxique, très persistante et suspectée carcinogène.

Tous les riverains utilisateurs d’eau sont identifiés, informés du risque de pollution le 01/02 et leurs captages sont surveillés mensuellement. L’usage de l’eau de la nappe (consommation humaine, remplissage des piscines, arrosage des potagers, nouveau forage) est interdit sur toute la zone impactée. L’exploitant finance le raccordement AEP ou fourni des bouteilles d’eau aux riverains qui utilisaient l’eau de la nappe. La pollution a été détectée au niveau du site Rhône mais aucun riverain utilisant l’eau pour des usages sanitaires n’a été exposé à des concentrations quantifiables.

Un dispositif de suivi avec implantation de piézomètres supplémentaires est mis en place : suivi hebdomadaire de 23 piézomètres sur les 2 sites voisins de l’exploitant (un de chaque côté de la route RN 7) et 5 autres entre les 2 sites et suivi mensuel de 11 particuliers. La zone source est traitée par “biostimulation” : aération de la nappe par injection d’eau enrichie en eau oxygénée en vue de faciliter la dégradation des composés biodégradables (composés glycolés notamment). La nappe est rabattue par pompage à un débit limité à 95 m³/h pour ne pas détériorer les berges du RHONE. Les eaux prélevées sont mises en citerne et détruites en externe dans un premier temps, puis par la suite traitées sur 6 filtres (4 au charbon actif et 2 à sable) avant rejet. La teneur en PFOS dans les eaux brutes pompées diminue régulièrement et les valeurs limites n’y ont jamais été atteintes. En avril 2008, le traitement de la nappe est toujours en cours et les restrictions sur les eaux souterraines sont maintenues. L’exploitant fournit les résultats d’analyse de la qualité de l’eau tous les mois à l’inspection des installations classées et aux services sanitaires.

Toutes les vannes de purges du réseau incendie avaient été ouvertes pour le purger avant sa mise hors-gel. Le clapet isolant le réservoir de l’émulseur étant défaillant, celui-ci s’est vidé entièrement, et le produit s’est répandu sur le sol. L’exploitant remplace tous les clapets de ce type et projette de remplacer progressivement les émulseurs au PFOS sur ses sites.