Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un dépôt pétrolier, un écoulement d’émulseur est détecté dans 2 regards : l’un dans et l’autre hors du local de défense contre l’incendie. Le produit semble s’être écoulé pendant 72 h et la perte d’émulseur est estimée à 24 m³.

Le système de production de mousse se compose de 3 groupes eau surpressée et de groupes émulseur, dont GE1 et GE2 munis d’un circuit de refroidissement à l’eau. L’alimentation en eau est commune pour la production de mousse et le refroidissement des groupes et ces 2 circuits sont isolés par des vannes.

L’exploitant effectue une enquête avec simulation de l’incident en remplissant d’eau la cuve d’émulseur et identifie plusieurs défaillances. A la suite de travaux de modification des tuyauteries DCI, des tests ont été effectués le 05/01 en utilisant les 3 groupes eau surpressée et l’un des deux groupes émulseur (GE2) ; GE1 n’a pas été utilisé et ses circuits entrée-sortie étaient fermés pendant l’opération. Pendant les essais, la vanne motorisée placée sur le circuit de refroidissement du GE2 n’a pas fonctionné, elle a été ouverte manuellement et laissée dans cette position après les essais pour assurer le bon refroidissement du moteur en configuration incendie. De plus, le clapet anti-retour en aval de la pompe GE1 s’est ouvert du fait d’une insuffisance ou une absence de tarage. L’émulseur s’est écoulé par gravité dans le circuit de refroidissement de GE2 après avoir traversé le corps de pompe de GE1, à l’arrêt, et le proportionneur d’émulseur. La vanne de purge du circuit de refroidissement de GE2 étant ouverte, le produit a rejoint le regard de purge et un regard extérieur avant de se déverser dans le RHONE en empruntant une ancienne canalisation non obturée (malgré réception des travaux d’étanchéité du local). La vanne d’isolement du regard extérieur était ouverte, en prévision de fortes pluies.

Toutes les activités du site sont arrêtées (travaux, points chauds, mouvements de produits). Les pompiers, l’Inspection des Installations Classées, la Préfecture et le CHST sont informés. Une commande d’émulseur est passée, la livraison s’effectuera 3 jours plus tard. L’émulseur contient du PFOS, (perfluorooctanesulfonate : agent toxique et persistant) et le coût de dépollution des sols et eaux souterraines est estimé entre 500 et 2500 keuros. Les stocks de ce type d’émulseur sont remplacés. L’exploitant prévoit d’installer des vannes à boisseau sphérique motorisée (“inball”), d’étudier la mise en place d’un équipement de téléjaugeage des capacités d’émulseur avec alarmes, de remplacer le clapet et de vérifier le tarage des autres clapets de l’installation DCI. Il projette aussi d’obturer l’ancienne tuyauterie et de mettre les plans à jour. Un rejet d’émulseur entraînant une pollution importante au PFOS d’une nappe souterraine s’était déjà produit un an auparavant sur le site voisin appartenant au même exploitant.