Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de PVC, vers 2h30, le disque de rupture d’un autoclave éclate, entraînant le rejet à l’atmosphère du mélange réactionnel (3,75 t de poudre de PVC et 3,75 t de CVM). Le 28/02, une nouvelle campagne de fabrication est démarrée à 22h20. La polymérisation démarre à 23h40 (durée prévue : 2h50 à P = 7,9 bar). A 2h24, 5 min avant le dégazage final (poids du réacteur : 25,5 t), une montée en pression a lieu. A 2h25, la pression est de 8 bar, la chaine de régulation de pression commande l’ouverture de la vanne de dégazage du condenseur. A 2h29, l’alarme de pression haute se déclenche à 8,3 bar, la vanne d’eau sur les condenseurs est ouverte mais la pression ne baisse pas. A 2h31, l’alarme de pression haute se déclenche à 8,7 bar. A 2h34, la pression dans le réacteur est de 10,5 bar, l’injection manuelle d’inhibiteurs ne permet pas d’abaisser la pression et à 2h36, les 2 disques de rupture tarés à 15,2 bar éclatent. Le passage sur les disques de secours permet d’isoler le réacteur. Le poids de ce dernier est de 17,7 t et sa pression de 3,8 bar. A 2h52, les autres autoclaves de l’atelier sont refroidis pour arrêter les réactions. Entre 2h36 et 3h57, les chromatographes de l’atelier détectent la présence de CVM (0 à 62 ppm). Les contrôles atmosphériques réalisés vers 5 h par l’équipe d’astreinte aux abords de l’atelier et en limite de site se révèlent négatifs. La poudre PVC retombée sur le site est collectée et mise en fût pour destruction, une partie a dépassé les limites du site. Durant la phase de traitement de l’incident, les rejets sont détournés vers la fosse de 3 000 m³. L’inspection des installations classées informée vers 15 h constate les faits. Un communiqué de presse est établi en fin de journée par l’exploitant.

Le lendemain, la dépose des dômes des condenseurs et l’ouverture du filtre confirment la présence de poudre dans ces équipements. L’installation est remise en état et les autres autoclaves de l’atelier redémarrent dans l’après-midi. La densité trop faible de poudre de PVC fabriquée est à l’origine de l’incident : l’élévation anormale du niveau dans le réacteur a conduit à l’obstruction partielle des condenseurs et à une dégradation de la qualité de l’échange thermique. L’exploitant décide de mettre en place une consigne spécifique pour mieux suivre la prise de puissance des moteurs d’agitation dans le temps lors de la transformation du CVM en PVC (mélange liquide puis apparition d’une contrainte mécanique due à la formation du PVC) : au delà de 2 h, une faible prise de puissance traduit une trop faible densité de poudre PVC. L’exploitant étudie également la possibilité d’adjonction d’une alarme de prise de puissance basse pour avertir d’un risque de dérive de densité ainsi que l’introduction d’une quantité plus importante de densifiant en début de polymérisation. L’inspection demande à l’exploitant de transmettre un rapport d’accident, la modélisation des zones d’explosivité du nuage CVM.