Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 17h40, une auto-décomposition est détectée sur une partie des 6 000 t d’engrais NPK 15-15-15 de la cargaison d’un bateau hollandais dans les eaux territoriales espagnoles. D’abondantes fumées blanches réputées toxiques affectent également la salle des machines et les lieux de vie du navire. L’alerte donnée, le cargo est remorqué par 2 navires à 20 miles marins de la Corogne pour l’éloigner des côtes habitées.

Le lendemain, le navire fait route sous escorte vers Valencia ; 4 membres d’équipages pris de nausées et d’étourdissements sont évacués par les services de secours.

Le 19/02, la décomposition de l’engrais se poursuit dans les cales empêchant tout rapprochement des côtes. Les autorités décident d’un positionnement à 5 miles au large de Punta de la Estaca, relativement protégé des vents. L’équipage est transféré sur un remorqueur.

Le 21/02, la demande d’accès au port du navire est refusée tout comme le délai de 3 jours demandé par l’armateur pour remédier au problème. Le refroidissement de la cargaison par projection d’eau dans la cale n°2 est initié. Jusqu’au 28/02, le bateau est maintenu au large, les émanations denses de fumées de décomposition se poursuivant ; 240 m³ d’eau seront utilisés. Après mise en sécurité de la cargaison, la quarantaine au large du cargo est prolongée jusqu’au 01/03, date à laquelle son accostage au port de Bilbao est autorisé.

Le 02/03, le débarquement de la cargaison affectée se termine, la partie intacte est acheminée par camion vers l’acheteur espagnol. La coque du navire ayant subit un important flux thermique devra être expertisée.

Le bateau, de construction récente (2006), consomme du fioul lourd chauffé à 35 °C. Les réservoirs sont équipés de serpentins chauffants, eux-même alimentés avec une huile à 180 °C. L’huile est apportée aux réservoirs par des petites tuyauteries (4 à tribord, 3 à bâbord) non isolées et placées derrière la cloison de la cale. La chaleur dégagée (importante et prolongée) a amorcé la décomposition de l’engrais dans la cale n°2. La vitesse de décomposition a été estimée à 10 cm/h (« lente ») et des modélisations a posteriori estiment que les zones d’effet pouvaient s’étendre jusqu’à 100 m sous le vent. Un contrôle dans le port de Bordeaux en octobre 2006 avait relevé de nombreuses “non conformités” notamment au niveau de la machinerie et dans le domaine de la sécurité incendie.