Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un flash se produit lors du nettoyage d’un réacteur de 700 l dans l’atelier de développement de nouvelles synthèses (étape précédant la mise en fabrication industrielle et faisant suite aux essais au laboratoire et au département semi-industriel). Les secours prennent en charge 2 opérateurs présents à proximité, l’un d’eux gravement brûlé au visage est hospitalisé.

L’accident a lieu après la dernière phase de nettoyage au méthanol du réacteur à la suite de la 3ème campagne de fabrication d’un produit utilisant un catalyseur d’acétate de palladium. Selon les consignes, le réacteur a fait l’objet des 4 étapes de nettoyage prévues (solvant puis avec solution acide, soude et enfin acétone) sous inertage à l’azote. Constatant la présence de résidus de palladium, les opérateurs décident d’un nettoyage au méthanol porté à ébullition. Après la vidange du méthanol et la descente en température (30 °C), l’opérateur ouvre le trou d’homme du réacteur. Il essuie le bord du réacteur avec un papier essuie-tout pour vérifier la propreté de la paroi, puis rejoint le pupitre porte-documents situé à 2 m sans refermer le trou d’homme. Alors qu’il constate avec son collègue la persistance de traces noires de produit supposé être des résidus de catalyseur difficile à nettoyer, le flash se produit.

L’inflammation des vapeurs résiduelles de méthanol issues du trou d’homme, initiée soit par une réaction palladium / méthanol / oxygène (fort probable), soit par une décharge électrostatique du pupitre (peu probable) serait à l’origine de l’accident.

L’emploi de méthanol n’était pas prévu par les consignes de nettoyage et il n’en avait pas été fait usage lors des 2 campagnes de synthèse précédentes. Néanmoins, son utilisation était préconisée par le département semi-industriel selon le compte-rendu de la réunion de transfert.

Au titre du retour d’expérience, le personnel est sensibilisé au risque lié à la non-fermeture rapide du trou d’homme ; pour les réactions utilisant des composés similaires, la vérification manuelle de la propreté par papier essuie-tout (swabbing) en présence de vapeurs de solvant dans le réacteur est interdite : il s’agira avant d’ouvrir le trou d’homme, de mettre le réacteur en dépression puis de casser le vide à l’azote ou de remplir la capacité à l’eau.