Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie et plusieurs explosions se produisent dans une usine de traitement de déchets industriels spéciaux (DIS). Gênés par des odeurs, des riverains alertent les secours vers 21h30 évoquant une possible fuite de chlore. Ceux-ci dépêchés sur place pour localiser l’origine du nuage gazeux émis, déterminent que les rejets atmosphériques résultent d’un départ de feu dans l’usine de traitement de DIS. Celui-ci se propage à des fûts de 200 l de solvants inflammables et de peintures dont plusieurs explosent en formant des boules de feu de 30 m de haut. En quelques minutes, l’ensemble du bâtiment, à structure métallique et ouvert sur 2 côtés, est en feu et dégage d’importantes fumées.

L’état d’urgence est déclaré, un important périmètre de sécurité est mis en place, plus de 300 pompiers sont mobilisés. Du fait de la dangerosité des produits stockés (peintures, solvants, pesticides, herbicides…), la population sous le vent de l’usine est évacuée, soit 17 000 personnes sur une population totale de 32 000. Les écoles et entreprises implantées dans la zone d’intervention restent fermées 24 h. Les personnes évacuées ne sont autorisées à regagner leur habitation que 36 h après le début de la crise, le temps que des mesures de pollutions soient effectuées sur l’eau, l’air et les sols et que tout risque sanitaire soit écarté. Face à l’inquiétude des riverains, de nouvelles mesures (toutes négatives) sont néanmoins réalisées dans les jours suivants, hors et dans des habitations. L’exploitant prend en charge le coût de ces analyses (150 000 $), ainsi que celui des secours (200 000 $) et de l’évacuation. Plus d’une centaine de personnes sont hospitalisées (< 24 h) victimes de troubles respiratoires, dont 13 policiers intervenus en premier sur le site et 106 résidents d'une maison de retraite proche.

Pour ne pas aggraver les conséquences environnementales de l’accident et ne pas se mettre inutilement en danger, les secours n’attaquent pas directement le foyer, mais laissent brûler. Les flammes atteignent par endroits 45 m de haut, des explosions avec boules de feu (BLEVE) sont observées. Une 1ère équipe d’intervention pénètre sur le site le lendemain en fin de matinée. Le bâtiment de stockage s’est effondré et 3 feux persistent sous les décombres. Leur extinction demande plusieurs heures du fait des difficultés d’accessibilité aux foyers. Finalement, le sinistre est éteint peu après minuit.

Une enquête est effectuée par le chemical safety board (CSB) pour déterminer les causes de l’accident. Elle met en évidence que les risques étaient largement sous-évalués : bâtiment sans surveillance permanente, sans détection incendie, moyens de protection incendie limités à quelques extincteurs, plan d’urgence inexistant (aucune information des services de secours sur le type et les quantités de déchets stockés)… De plus, les 6 aires de stockages, délimitées par des bordures de 1,8 m de haut par 90 cm de large, permettaient de contenir une petite fuite et d’éviter un éventuel mélange de produits incompatibles entre les aires, mais pas empêcher la propagation d’un feu.

Le feu s’étant déclaré dans la zone de stockage des produits oxydants, l’origine de l’incendie résiderait dans le mélange de produits chimiques incompatibles ayant conduit à une réaction incontrôlée avec production de gaz inflammables. Le déclenchement de générateurs d’oxygène a accéléré le développement du feu qui s’est ensuite propagé à l’aire des déchets inflammables.

Le CSB émet des recommandations concernant les centres de DIS (protection incendie, information des autorités et populations voisines etc.). Face à l’hostilité de la population, la reconstruction de l’usine est incertaine.