Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un train de marchandises, circulant entre Skikda et Annaba, déraille à 13h02 dans la banlieue est de Azzaba où la voie est surélevée. La locomotive, qui tracte 16 wagons, dont 11 de carburant, s’incline subitement entraînant le renversement de 8 citernes (7 de gazole et 1 d’essence) et le déversement de 420 m³ d’hydrocarbures.

Des vibrations importantes du sol sont ressenties engendrant une grande panique des riverains. La protection civile évacue les habitants de la zone limitrophe et établit un cordon de sécurité. Une grande partie des HC relâchés s’infiltre dans des bouches de canalisations d’eaux usées pour ressortir 800 m plus loin dans une rivière à proximité d’un quartier populaire. Vers 14 h, un feu se déclare à la limite du canal principal, engendrant une explosion qui se propage dans les égouts (effet domino). Du fait de la forte pression ainsi créée, des regards sont déterrés et projetés, parfois à plus de 15 m de haut, tuant un enfant et endommageant fortement la chaussée et les voitures qui s’y trouvent.

Face à l’étendue du sinistre, les secours doivent à la fois protéger les personnes et les biens proches du lieu du déraillement, circonscrire l’incendie et pomper au plus vite le carburant répandu dans les égouts. A 16h30, une plateforme pétrochimique envoie en renfort un contingent de ses forces d’intervention de réserve. Les autorités civiles et militaires de la Wilaya (collectivité territoriale) et le PDG de la société de transport ferroviaire arrivent sur les lieux. Les rails sont enchevêtrés sur près de 400 m et ne peuvent qu’être découpés. A cause du risque d’inflammation des HC imbibant les sols, la liaison par la voie ferrée, névralgique pour le transport de carburants entre Annaba et Souk Ahras, ne pourra être rétablie qu’après l’obtention, le lendemain vers 16 h, d’une autorisation d’utilisation des chalumeaux sur un périmètre précis. La surface contaminée recouverte de sable pour absorber les HC, sera décapée sur une certaine profondeur. Le carburant aurait aussi pollué partiellement les eaux du barrage de Fergoug imposant, par précaution, l’arrêt de l’approvisionnement en eau potable aux habitants de Mohammadia et de Sig. L’analyse d’eau non traitée donne toutefois des résultats négatifs qui seront confirmés par l’analyse d’échantillons d’eau traitée. Un mort et 4 blessés dont 1 gravement atteint sont à déplorer. L’enquête de la gendarmerie nationale attribue la responsabilité de l’accident à certains responsables de l’opérateur ferroviaire pour un défaut d’entretien des chemins de fer, du reste très anciens, et de respect des critères de sécurité tels que le remplissage des citernes. L’entreprise, quant à elle, accuse le chef d’exploitation de la gare de Ramdane-Djamel, le conducteur du train et l’agent de queue qui seront traduits en conseil de discipline.