Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de vernis pour emballages, une combustion sans flamme déclenche à 5 h le détecteur de fumée situé dans le bâtiment d’un réacteur de polymérisation. Ce détecteur émet une alarme en salle de contrôle ainsi qu’au poste de garde de l’établissement. Les opérateurs alertés observent un dégagement de fumées au niveau d’une bride du circuit de chauffe du réacteur. Le chef d’équipe décide de transférer le contenu du réacteur vers une capacité tampon de sécurité. Un second chef d’équipe et un opérateur, intervenant sur la tôle en aluminium du réacteur, constatent une fuite d’huile caloporteur déjà ancienne, la laine de roche (isolant du calorifugeage du réacteur) étant ferme et noircie. La fuite se situe sur une soudure du retour second étage de chauffe du réacteur, au niveau de la séparation de la demi-coquille vers le col de bride du serpentin de chauffe. Il s’agit d’une huile minérale dont la température d’auto-inflammmation est supérieure à 250 °C. Durant le batch débuté ce 21/10 vers 3h06, cette huile imbibant le calorifugeage est portée à 230 °C et finit par provoquer une combustion sans flamme de la laine de roche souillée. Une fois la tôle démontée, la laine est arrosée au moyen d’extincteurs à eau, puis à 5h20, elle est retirée et trempée dans un estagnon rempli d’eau. La situation est considérée comme maîtrisée. Les pompiers sont cependant alertés par l’entreprise extérieure en charge de la surveillance à distance de l’établissement, le gardien en tournée au moment du déclenchement de l’alarme incendie n’ayant pas pu être joint sur le portatif radio (mauvais branchement de la batterie). La procédure prévoit en effet qu’en cas d’échec de mobilisation du gardien, la société doit appeler les secours extérieurs. Une cellule de dépollution est envoyée et se présente au magasin « Expédition » plutôt qu’à l’atelier R7, le plan d’établissement répertorié dont les pompiers disposent étant erroné. L’exploitant prévoit de remplacer le calorifugeage du réacteur par un calorifugeage double enveloppe d’ici au 31/12/2006 avec la mise en place d’une gouttière en partie basse pour détecter facilement la présence de fuite. Une nouvelle consigne est mise en place pour vérifier le bon fonctionnement du téléphone portatif du gardien de l’établissement. Un appel test (passé depuis l’extérieur de l’établissement) est réalisé à chaque prise de poste de 18 h. De plus le plan d’établissement répertorié (PER) sera mis à jour. Il est à noter que cette anomalie s’est déjà produite sur le même réacteur le 16/02/2004. La soudure défectueuse est reprise le lundi 23/10 après-midi et le réacteur remis en service le lendemain matin. Les conséquences de l’incident sont minimes, quelques résidus d’huile ont été projetés sur la dalle en béton du niveau 1 de l’atelier, les eaux d’extinction (quelques litres) sont récupérées et traitées comme déchet industriel.