Une fuite de 20 kg d’ammoniac (NH3) se produit dans une usine de production de viande après rupture d’une tuyauterie de 10 mm de diamètre assurant le retour d’huile du séparateur vers le compresseur haute pression. A 7h20, l’alarme “détection NH3” se déclenche sur la centrale NH3 avec report téléphonique vers le chef d’équipe maintenance. La salle des machines est arrêtée et son extraction forcée est mise en service. Le défaut est observé au niveau de la centrale : Alarme sonde n° 7 salle des machines – 1 028 ppm d’NH3. Equipée de masques à cartouche, une équipe de maintenance pénètre dans la salle des machines pour vérifier l’origine de l’alarme. Ressortant du local leurs cartouches saturées, les intervenants confirment à 7h30 au chef de fabrication l’importance de la fuite pour qu’il puisse alerter les secours. L’un des techniciens se rend alors à l’entrée du site pour les accueillir, 2 autres récupèrent du matériel d’intervention (scaphandre et ARI).

L’NH3 diffuse dans les secteurs expédition / emballage frais qui sont évacués en priorité à 7h35. Deux techniciens en tenue étanche localisent et stoppent la fuite. Le personnel est évacué à 7h40 des ateliers vers la salle de pause à l’opposé de la salle des machines. La fuite est au niveau d’un compresseur qui est isolé à 7h45. La salle des machines et les locaux de production sont ventilés à 7h50 en ouvrant portes des quais et exutoires. Les pompiers suivent l’évolution de la concentration en NH3 dans les ateliers et dans les combles ; 200 ppm sont mesurées à 8h15 en salle des machines et 131 ppm sur le quai d’expédition au haut de l’escalier montant de cette salle. A la demande des pompiers qui ne souhaitent pas les laisser dans une zone confinée, les employés quittent la salle de pause à 8h30 et se dirigent vers un point de rassemblement extérieur.

Deux personnes incommodées sont hospitalisées à 9 h pour des examens complémentaires. Des secteurs de l’usine sont à nouveau accessibles 1 h plus tard (< 5 ppm NH3), sauf le secteur expédition / emballage frais (25 ppm d'NH3) dont l'accès ne sera autorisé par les pompiers qu'à partir de 11 h. La rupture de tuyauterie pourrait être liée aux vibrations du compresseur. La société chargée du suivi des installations de réfrigération la vérifie et la remet en service dans l'après-midi.

La rapidité de la détection de la fuite, puis de l’intervention avec des moyens adaptés pour la maîtriser dans les meilleurs délais a sans aucun doute permis de limiter la quantité de frigorigène toxique émise à l’atmosphère. L’exploitant prévoit de renforcer la tuyauterie de retour d’huile avec un support métallique et de vérifier la bonne fermeture / étanchéité des portes de l’escalier entre la salle des machines et le quai d’expédition.