Pollution
Humain
Environnement
Economique

À 14h30, un incendie se déclare pendant le déchargement d’un camion-citerne de toluène dans une usine de produits chimiques proche de la côte. Deux habitations proches et plusieurs entrepôts du parc industriel sont évacués et la protection civile conseille aux populations riveraines de se confiner. Les pompiers, la protection civile, ainsi que la police interviennent.

Les réservoirs de substances chimiques et d’eau, en fibre de verre, ne résistent pas à l’intense chaleur développée pendant l’incendie et s’effondrent. La capacité des bassins de rétention étant insuffisante pour contenir le mélange produits chimiques / eaux d’extinction, 150 000 L de produits chimiques, (toluène, du xylène, du styrène, métaux lourds…) dont une partie stockée dans des bidons et sacs au sol, se déversent dans le fleuve UMIA à proximité. Une nappe turquoise de 3 km se déplace ensuite lentement (100 m/h) vers l’Atlantique en tuant toute la faune et la flore sur son passage : 7 km de rivière sont affectés.

Le lendemain, l’usage domestique de l’eau de la rivière est interdit pour 80 000 habitants dans 9 communes. Le gouvernement régional ferme également préventivement 2 parcs à coquillages situés à l’embouchure de l’UMIA ; ils seront réouverts le surlendemain après vérification de l’absence de contamination.

D’importants travaux sont rapidement entrepris pour réapprovisionner les populations en eau et éviter la pollution de l’Atlantique et des parcs à coquillages de l’embouchure du fleuve :

  • mise en place de 20 km de canalisations d’eau potable pour se brancher à une station de pompage ;
  • construction de 4 digues de contention afin de détourner l’eau contaminée vers 3 bassins de purification ;
  • traitement de l’eau à l’aide de filtres de charbon actif (40 t), d’hydroxyde de magnésium, d’hydroxyde de calcium, de filtres de sable et de graviers, ainsi que d’un système d’aération forcée ;
  • pêche des poissons encore vivants et transfert vers des eaux non contaminées.

Quelques jours après le rejet (le 07/09), les analyses des échantillons d’eau prélevés quotidiennement dans le cours d’eau ne montrent plus d’anomalies (eau et poissons rescapés). Deux des digues sont ouvertes une dizaine de jours après l’incendie, permettant le réapprovisionnement « normal » en eau des 9 communes impactées.

Personne n’est blessé, mais une grande partie du stockage est détruite. Cet accident a provoqué la coupure du gaz (48 h), de l’électricité (24 h), de l’eau (15 j), et des télécommunications (6 h). Les coûts sont estimés à 3,4 M euros de matériel, 1,6 M euros de nettoyage et restauration, ainsi que 8 M euros d’autres frais. L’exploitant, par accord avant le procès, payera également 5,5 M d’euros de dédommagement à la région. L’usine est démantelée et l’exploitant s’installe sur un autre site dans une zone moins sensible.

L’origine du feu n’a pas pu être déterminée avec précision ; 3 causes (ou combinaison des 3) sont envisagées :

  • une étincelle due à l’électricité statique qui aurait provoqué l’incendie du toluène en cours de déchargement ;
  • les températures élevées ;
  • le frottement du toluène contre le conteneur dans lequel il était déchargé.

Les autorités espagnoles soulignent enfin que l’utilisation de mousse aurait permis de limiter la quantité d’eau utilisée.