Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 8h20, apercevant qu’une fumée gris-blanche s’échappe de la partie supérieure de sa citerne calorifugée de 24 m³ remplie de divinylbenzène (matière non visée par l’ADR), monomère utilisé dans la fabrication de résine échangeuse d’ions, le conducteur immobilise son véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A26 et donne l’alerte. Les secours notent à leur arrivée que la forte pression dans la citerne a provoqué l’ouverture de la soupape de sécurité tarée à 4,25 bar et que le thermomètre sur le réservoir est bloqué à son maximum (115 °C). A 9 h, ils établissent un périmètre de sécurité de 400 m et coupent l’autoroute dans les 2 sens. Le conducteur ne dispose pas des fiches de renseignements sur le produit transporté ni d’aucune consigne d’intervention, empêchant d’établir rapidement une stratégie d’intervention. Des recherches de benzène et d’hydrocarbures dans les fumées se révèlent négatives. A 10 h, 3 représentants de la société destinataire diagnostiquent sur place qu’une réaction de polymérisation exothermique s’est déclenchée dans la masse de DVB lors du transport du conteneur par mer des USA à Anvers puis par route. Selon d’autres experts, le produit contient un inhibiteur de polymérisation efficace en présence d’oxygène, l’oxygène disponible dans le ciel gazeux de la citerne ayant pu être trop rapidement consommé lors du transport (35 jours) en raison des fortes températures de juillet ; cette hypothèse est confirmée à 19 h par le fournisseur américain. Les secours arrosent la citerne ce qui permet de dissiper les fumées, mais non de refroidir le chargement en raison du calorifuge. De plus, le serpentin de la citerne ne peut être utilisé dans un 1er temps pour en refroidir le contenu. Des barrages sont mis en place à titre préventif dans les fossés pour confiner les eaux d’arrosage. Des renforts et une reconnaissance aérienne sont demandés à 11h30. La préfecture établit une cellule de crise à 12h30. Sur décision de la sous préfète, la cellule de crise sera levée à 20 h, puis réactivée le lendemain à 5 h. A 11 h, un binôme de reconnaissance équipé d’ARI relèvent une température de 180 °C au niveau de l’ouverture du trou d’homme de la citerne, la pression de la citerne ne pouvant cependant être déterminée en l’absence de manomètre. De 13h20 à 14 h, après avis du directeur de la société destinataire confirmé par la CASU, la citerne est refroidie par circulation d’eau froide dans le serpentin permettant d’abaisser la température à 40 °C. Un manomètre installé sur la vanne en communication avec le ciel gazeux indique une pression de 0,5 bar. La citerne est dépressurisée vers 17h30, puis transportée vers 21 h jusqu’au destinataire. L’autoroute est rouverte progressivement jusqu’à 23h50. Un autre chargement de cette substance partant de la même usine, en direction de l’Ecosse est victime d’un incident comparable le 24/08 sur le port de Grangemouth.