Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un feu se déclare vers 13h30 sous le toit d’un bac de stockage de soufre liquide rempli à 10 % de sa capacité (cylindre de 14 m de haut et 15 m de rayon – 15 000 t) et devant être mis à l’arrêt sous 2 mois. Le système d’extinction par ajout de vapeur (6,8 t/h) est automatiquement activé par le capteur de température situé sous le toit (seuil = 160 °C). Les pompiers internes mettent en place 2 petites lances pour refroidir le bac. Les secours externes sont alertés et le POI de l’établissement est déclenché à 14h45. Le dispositif de secours est alors renforcé par une lance canon (3500 l/min) servant à refroidir la robe du bac et une grande lance sur échelle pour diluer les vapeurs soufrées s’échappant du toit et des évents. Néanmoins, un nuage de dioxyde et trioxyde de soufre (respectivement SO2 et SO3) se forme au-dessus de la ville, la concentration en SO2 mesurée par le réseau local de mesure de la pollution atmosphérique atteint un pic de 350 µg/m³ sur 15 min. A 17 h, la concentration en SO2 n’est plus que de 70 µg/m³. A 21 h, la température du bac se stabilise et les émanations de SO2 cessent. Finalement, le POI est levé à 22 h. Le feu n’a concerné que le toit du bac, les 2 sondes de température situées au milieu et en fond de bac n’ayant pas montré d’élévation de température. De la fleur de soufre déposée sous la toiture et sur la charpente du bac a constitué le carburant de l’incendie, le comburant étant l’air qui circulait sous le toit via l’évent et les trous du toit endommagé. Différentes hypothèses sont avancées quant à l’ignition de l’incendie : auto-inflammation de sulfure de fer (FeS) pyrophorique, auto-inflammation de la fleur de soufre, phénomène électrostatique dû aux événements orageux qui ont précédé l’accident. Finalement, le bac est remplacé par un réservoir de volume 8 fois inférieur mais disposant d’une capacité d’injection de vapeur doublée. Ce réservoir est équipé d’un toit autoportant maintenu en température et d’un évent central tracé évitant ainsi le dépôt de fleur de soufre. Les autres mesures prises après l’accident concernent l’amélioration de la communication avec le Port Autonome du Havre et la révision du POI intégrant les données de ce feu.