Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers 2 h dans un stock de pneus usagés de 20 000 m³ sur 6 600 m² (220 m x 30 m) en extérieur. Les pneus sont disposés en plusieurs tas de plus de 2 m de hauteur. La surface en feu représente 1 500 m². Les secours doivent contenir le feu pour éviter que d’autres monticules ne s’enflamment à leur tour. La stratégie choisie est de disposer un couloir de lances entre les stocks. Le feu est circonscrit vers 4h30 à l’aide de lances à eau et de mousse, cependant les secours prévoient une opération de longue durée avant l’extinction totale de l’incendie. La fumée étant épaisse et nauséabonde, il est conseillé aux riverains de se confiner. Les pompiers effectuent des mesures de pollution atmosphériques (dioxyde de soufre, monoxyde de carbone, toluène et hydrocarbures) sous le vent et jusqu’à 3 km du site. Des teneurs maximales en CO de 200 ppm ont été relevées au point de rabattement du nuage de pollution (valeur très inférieure au seuil IDLH de 1 200 ppm). Parallèlement aux opérations d’extinction, les services techniques de la ville creusent des tranchées au tractopelle pour canaliser et recueillir les eaux d’incendie afin d’éviter la pollution de LA MARE via le fossé proche du site. Vers 15 h, le dispositif est allégé. Après une ronde à 23 h et une autre le 01/04 à 3 h, quelques fumerolles persistent. Le 01/04 à 17 h, l’intervention prend fin.

L’origine criminelle est fortement suspectée. La société qui entreposait les pneus usagés avait repris le site à une première société en liquidation judiciaire en août 2003. L’ordonnance en date du 01/08/2003 prévoyait une remise aux normes du site dans un délai de 3 mois. Cette nouvelle société avait été mise en demeure par le procureur de la République de régulariser sa situation, une visite de l’inspection des installations classées (IIC) en juillet 2004 ayant permis de constater l’absence de surveillance du site, l’existence d’allées trop étroites entre les tas (inférieures aux 10 m prévus dans le dossier de déclaration), l’absence de moyens de lutte contre l’incendie propres à l’exploitant, la présence de déchets de plaques de fibrociment déposés au milieu des piles de pneus ainsi que l’absence de clôture autour du site.

En novembre 2005, le Procureur de la République avait organisé une réunion entre les représentants des services de l’état, le propriétaire du terrain et l’exploitant afin de fixer une date butoir pour l’élimination du stock de pneumatiques. Celle-ci avait été fixée au 30/06/06.

A la suite de ce sinistre, il est demandé à l’exploitant d’évacuer les résidus de pneumatiques et de sécuriser le site afin de réduire le risque concernant le reste du stock n’ayant pas brûlé. L’IIC propose au préfet une mise en demeure puis une consignation de somme à l’encontre du propriétaire du terrain.