Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite de toluène diamine (TDA) chauffé à 120 °C, se produit lors du déchargement d’un isoconteneur de 23 t vers le stockage d’alimentation de l’atelier toluène diisocyanate (TDI) d’une usine chimique. Un opérateur est brûlé aux jambes. Malgré le déclenchement de l’arrêt d’urgence et la fermeture de la vanne manuelle disposée sur le tube plongeur, le rejet perdurera pendant 30 à 40 min, déversant 1 700 kg de TDA sur le sol de la zone de dépotage. Un produit absorbant est répandu sur les écoulements de TDA fondu canalisés par les rails des voies ferrées desservant le secteur, limitant ainsi l’épandage rapidement cristallisé compte-tenu de la température de fusion du TDA (80 à 96 °C). En attendant la récupération des matières déversées qui nécessite l’emploi de moyens lourds (marteau-piqueurs…), des protections en matériaux synthétiques sont déposées sur la zone accidentée pour prévenir tout risque de lessivage par les eaux de pluie. Par ailleurs, l’impact potentiel de l’accident sur l’environnement est évalué aux moyens de simulations et de mesures réalisées sur les piézomètres en aval du site.

Plusieurs facteurs concourants sont à l’origine de l’accident : la fuite s’est déclarée au niveau du raccord entre le flexible de déchargement (phase liquide) et l’isoconteneur qui était resté sous pression d’azote (1,4 bar effectif) alors que la procédure de dépotage prévoit sa dépressurisation préalable. Ce type de conteneur était utilisé temporairement sur le site faute de disponibilité des isoconteneurs définitifs. De ce fait, l’emploi d’une pièce de raccordement, en l’absence de raccord fixe, était nécessaire. Un serrage insuffisant de ce raccord est à l’origine du défaut d’étanchéité de l’assemblage. Par ailleurs, l’isoconteneur n’avait pas fait l’objet d’une dépressurisation car le capteur de l’unité indiquait alors une pression inférieure à 50 mbar. Le bouchage de l’évent du conteneur ou la fermeture de la vanne du circuit gaz est sans doute à l’origine de cette mesure erronée qui a trompé l’opérateur.

Plusieurs mesures correctives sont mises en oeuvre : vérification systématique du passage d’azote dans le débitmètre lors de la dépressurisation et report de la mesure de débit au niveau du coffret de commande, fabrication de pièces de raccordement spécifique pour l’utilisation des conteneurs temporaires, installation d’une boulonneuse pneumatique au poste de dépotage pour fiabiliser le serrage des pièces…