Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le réseau de surveillance de la qualité de l’air du Rhône détecte, de 4 à 9 h, un dépassement du niveau d’alerte lié à la concentration en dioxyde de soufre (500 µg/m³ de SO2). Deux pics de concentration sont mesurés à 7 et 9 h respectivement égaux à 947 et 1031 µg/m³ (conc. moyenne horaire). Une augmentation de la teneur en sulfure d’hydrogène (H2S) du fioul-gaz brûlé dans les fours et chaudières d’une plateforme pétrolière voisine, associée à des conditions météorologiques défavorables, est à l’origine de l’émission de SO2. Alerté, l’exploitant prend des mesures (mise en recirculation de l’unité d’hydrodésulfuration (HDS), arrêt de l’usine à soufre, changement de combustible sur les chaudières et l’unité de distillation atmosphérique) qui permettent de retrouver une situation normale.

L’analyse des causes de l’incident révèle que le déréglage de la section amine (extraction du gaz acide) de l’unité HDS a conduit à un défaut de lavage du fioul-gaz : l’instabilité sur une colonne de régénération de la section amine, générée par un changement de charge de l’unité, a conduit au désamorçage du rebouilleur, que les opérateurs n’ont pas réussi à réamorcer. Le pilotage de ce type de rebouilleur (thermosiphon) est connu pour être délicat, l’instabilité pouvant être générée par un gradient de température trop faible ou trop élevé entre la vapeur et le process, par des problèmes de régulation de niveau du ballon des condensats, des débris de matériels ou déchets du process en partie basse de la colonne créant une perte de charge…

Par ailleurs, différents facteurs ont contribué à l’aggravation de la situation : l’unité HDS était en marche ‘distillat’, la teneur en soufre des produits en entrée d’unité était donc plus élevée (1,5 à 2 %), les analyseurs d’H2S de l’installation étaient inopérants et non-équipés d’alarme de défaut. A la suite de cet incident, différentes mesures sont prises : mise en alarme des analyseurs de SO2 sur les cheminées, des capteurs de température du rebouilleur et des données transmises par le réseau de surveillance de la qualité de l’air, rédaction des consignes associées à ces alarmes, formation des opérateurs sur le réamorçage du rebouilleur, sensibilisation du personnel sur les impacts environnementaux de ce type d’incidents.