Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 14h17, une série d’événements se produit, conduisant à un incendie majeur dans un dépôt de produits chimiques en vrac. Le site de 1,5 ha comprend 39 réservoirs verticaux et 7 horizontaux ; au total, 18 000 m³ de benzène, 650 m³ d’acrylonitrile, 500 m³ de phénol, 500 m³ de butanol et 500 m³ de methyl-ethyl cétone (MEK) sont stockés. Les réservoirs sont répartis dans 8 rétentions (2-3 m de haut, en terre avec bétonnage limité).

Un des évènements initiateurs est l’explosion et la projection en l’air du réservoir n°80 contenant de l’acrylonitrile. Son contenu se déverse dans la rétention et le réservoir et tuyauteries associées s’écrase sur le réseau principal de lutte contre l’incendie (cana d’eau et lignes de mousse).

Peu de temps après, le réservoir n°81, contenant du phénol liquide et associé à la même rétention, explose à son tour et s’élève dans les airs ; il atterrit à proximité de la citerne de benzène n°79. Un violent incendie se déclenche dans la rétention, et le feu se propage à de nombreux autres réservoirs (probablement par les tuyauteries interconnectant les réservoirs : système de récupération de vapeur et/ou réseau de mousse anti-incendie). Ces derniers se sont soit effondrés sur place, soit ont eu leur toit arraché. Le feu s’étend rapidement également au poste de chargement camion ainsi qu’à 2 camions précédemment chargés en benzène.

L’incendie est presque maîtrisé en fin d’après-midi, mais il reprend le lendemain avec la même intensité à partir d’un feu de bride résiduel au niveau du réservoir de MEK (N°69). Aucun mort/blessé n’est à déplorer et l’incendie est éteint le 2ème jour. Aucune conséquence majeure n’a été relevé hors site, à l’exception des fortes perturbations du voisinage pendant la lutte contre l’incendie (évacuation de milliers de personnes dans un rayon de 2 km) et de l’épaisse fumée noire et irritante sur la ville.

L’incendie a nécessité de grandes quantités de mousse anti-incendie (450 m3) réquisitionnées dans un aéroport ; 27 réservoirs ont été détruits ou sérieusement endommagés: 8,5 millions de litres de produits chimiques ont été perdus, mais 19 millions de litres ont peu être sauves en évitant la propagation du feu. Les dommages matériels sont estimés à 11 M de dollars australiens (env. 9 M d’euros). Les opérations de nettoyage dureront plusieurs semaines : 14,5 millions de m3 d’eaux d’extinction contaminées et 500 t de déchets (produit dans les réservoirs endommagés) seront éliminés.

L’enquête officielle a conclu « selon toute probabilité » que la cause initiale serait due à une explosion dans le ciel gazeux du réservoir d’acrylonitrile n°80 par suite d’un « feu de Saint-Elme » ou d’un effet couronne (foudre) entrant par la soupape au sommet de la cuve.

Toutefois, une autre théorie est avancée, également basée sur des témoins oculaires qui indiquerait que la cause serait plutôt liée à une explosion et un incendie au niveau du sol à proximité de la cuve n ° 80 en cours de chargement à ce moment-là. Une fuite importante sur une tuyauterie (par exemple en raison d’une mauvaise connexion de flexible), suivie par l’allumage du nuage inflammable formé (soudure à proximité, électricité statique ou surchauffe de la pompe…) serait une cause plausible.