Pollution
Humain
Environnement
Economique

Près de 1,7 t d’ammoniac (NH3) sont émis à l’atmosphère lors du redémarrage de l’atelier de production d’acide nitrique d’une usine d’engrais. Plusieurs riverains incommodés par l’odeur alertent la gendarmerie et l’usine.

La 1ère phase de fabrication d’acide nitrique est la synthèse de monoxyde d’azote (NO) par oxydation catalytique d’NH3 gazeux. L’allumage des brûleurs servant à cette réaction est réalisé par injection d’hydrogène (H2) au niveau des toiles de catalyse lorsque le débit de NH3 mélangé à l’air primaire est optimal et stabilisé. Le démarrage de la catalyse de l’atelier de fabrication d’acide nitrique implique systématiquement un rejet à l’atmosphère de NH3 durant 5 à 10 min (temps nécessaire à la stabilisation des débits gazeux), évalué entre 350 à 700 kg. Un défaut d’alimentation en H2 a retardé l’allumage des brûleurs et allongé la durée du rejet à l’atmosphère du mélange NH3 / air primaire. L’alimentation en H2 est réalisée par un dispositif constitué de 3 bouteilles, un détendeur et une électrovanne. Ce dispositif avait été vérifié la veille, mais le jour du démarrage la pression en H2 était insuffisante pour permettre la mise en service des rampes d’allumage. Il fut donc décidé de remplacer les bouteilles d’H2 en maintenant l’évaporation de NH3 au minimum. La chute de pression dans les bouteilles d’H2 est sans doute due à leur mauvaise fermeture.

Plusieurs mesures sont mises en oeuvre pour diminuer la probabilité de renouvellement de ce type d’incident et diminuer le temps de stabilisation de l’installation et donc le temps de rejet à l’atmosphère : dispositif d’alimentation en H2 désormais constitué de 2 bouteilles en service et d’une en réserve pour palier une insuffisance de la ressource en H2, étude effectuée pour améliorer l’évaporation d’NH3, révision des moyens et modes d’alerte des autorités locales…