Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 1h40, une explosion dans la station-service d’un supermarché soulève la dalle de béton qui se brise en de nombreux fragments en retombant sur les cuves. Les plaques des 5 regards d’accès aux trous d’homme des compartiments des cuves sont projetées à 40 et 60 m vers le nord. Un camping-car stationné sur le parking est atteint, mais ses occupants sont indemnes. Cette station est à l’origine en 1992 d’une pollution de la nappe sous-jacente de Dijon sud qui alimente une partie de l’agglomération (50 000 hab.). L’installation comprend 2 cuves de 100 m³ : une à 2 compartiments de 50 m³ pour le sans plomb (SP) 95 et 98, une à 3 compartiments dont 1 de 20 m³ pour le supercarburant (SC) et 2 de 40 m³ pour le gazole.

Les dispositions demandées concernent : la pollution des sols et de la nappe, la mise en place d’une zone de sécurité, la vidange et la neutralisation des cuves et leur mise en sécurité, le gardiennage du site. Les éléments à disposition permettent d’écarter le risque de pollution (pas de fuite des cuves…). Les dégâts observés résultent de l’explosion de 4-8 m³ d’ATEX de composition comprise entre la LIE et la stoechiométrie, soit moins de 0,5 l de carburant liquide. La présence de cette quantité de carburant serait due à l’émission de vapeurs au niveau de joints ou de presse-étoupe qui fuient lors des dépotages de SP95/98 le 30/12 et à la vaporisation de carburant liquide répandu lors du prélèvement pour analyses dans les cuves SP95, 98 et SC le 22/12. La source d’inflammation serait d’origine électrique, les causes électrostatique, mécanique, thermique et de malveillance étant exclues. L’hypothèse la plus probable est celle d’une étincelle liée à une surtension apparue dans une ligne de terre située à 130 m des cuves suite à une fuite de courant produite par contact accidentel entre une phase d’un câble HTA et la terre. Cette panne a provoqué une perte d’alimentation électrique (hôtel…) et des dégâts (claquage parafoudre…). L’absence de remplissage de l’espace situé entre les cuves et la dalle de béton, due aux différentes modifications, a favorisé l’accumulation d’une ATEX. Cette cavité, même comblée avec un matériau inerte, devra être considérée comme ATEX occasionnelle. La reconstruction de la station (1 MEuro) prévoit d’utiliser du matériel électrique adapté aux surtensions et de recouvrir la fosse et les cuves par une couche de gravier et d’enrobé. Le coût de sécurisation du site est de 0,5 M.euro, la perte d’exploitation de 0,5 MEuro.