Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une série de 7 explosions se produit dans un atelier d’une usine pétrochimique, tuant 5 personnes, en blessant près de 70 et faisant 1 disparu. Les vitres des immeubles voisins sont brisées dans un rayon de 100 à 200 m. Alors que les pompiers tentent de maîtriser l’incendie, une épaisse fumée noire s’élève du site. Plus de 10 000 habitants de Jilin sont évacués par crainte d’autres explosions et d’une pollution chimique. L’exploitant et les autorités tentent de rassurer la population en minimisant les conséquences. Ce n’est que 10 jours plus tard que l’importante pollution du fleuve SONGHUA par du benzène (100 t), du nitrobenzène, de l’aniline et des produits dérivés est révélée. Une nappe de polluants, de 80 à 200 km de long, dérivera ainsi sur le fleuve en partie gelé pendant plusieurs mois du lieu de l’accident à l’embouchure du fleuve AMOUR dans le Pacifique, en Russie : elle traversera entre autres les villes de Harbin (Chine – 200 km en aval du lieu de l’accident – 9 millions d’habitants avec la banlieue) à partir du 24 novembre, Khabarovsk (Russie – 700 km en aval de Jilin) à partir du 22 décembre, et Komsomolsk-sur-Amour (Russie – 400 000 h – dernière grande agglomération sur le fleuve AMOUR avant l’océan pacifique) à partir du 4 janvier 2006 pour atteindre la mer d’Okhotsk vers le 23 janvier. L’emploi de filtres de charbon actif ou la fermeture des captages d’eau aura permis de limiter les atteintes immédiates à la santé des populations riveraines du cours d’eau mais celles-ci seront privées d’eau potable pendant les quelques jours du passage de la nappe. Par ailleurs, les autorités russes décident d’interdire la consommation des poissons issus de l’AMOUR pour une période de 1 an. La concentration de produits toxiques dans le fleuve a diminué tout au long du parcours de la nappe par effet de dilution dû aux différents affluents du fleuve, à l’évaporation progressive du benzène et à la sédimentation des polluants les plus lourds : la concentration en polluants, estimée par les autorités chinoises, à près de “100 fois les niveaux acceptables” à proximité du lieu de l’accident, n’était plus que de 0,1 à 0,5 mg/l lors de l’entrée de la nappe en Russie selon un laboratoire russe. Néanmoins, les autorités régionales s’inquiètent des conséquences éventuelles de cette pollution lors de la fonte des glaces au printemps. En mars 2006, la Chine annonce qu’elle dépensera 1,2 milliards de dollars sur 5 ans pour dépolluer le fleuve. En novembre 2006, l’enquête diligentée par le gouvernement chinois conclue à l’absence de plan d’urgence dans l’usine et à la non-déclaration de l’exploitant aux autorités des risques liés à ses activités.