Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, 18 kg de chlorure d’aluminium (AlCl3) sous forme gazeuse sont rejetés à l’atmosphère pendant 3 min sur une conduite en cours de maintenance (remplacement de tuyauterie). Le POI et l’alerte gaz de l’établissement sont déclenchés. Les réactions de chloration sur le circuit concerné sont stoppées par arrêt de l’alimentation en chlore. L’hydrolyse de l’AlCl3 en chlorure d’hydrogène (HCl) et alumine (Al2O3) provoque la formation d’un nuage blanc opaque qui se déplace sur une centaine de mètres sur le site, traversant la voie ferrée passant dans l’établissement sans toutefois que les détecteurs d’HCl des autres ateliers ne se mettent en alarme. Cinq agents ferroviaires qui travaillent dans la zone incommodés utilisent leur masque de fuite ; ils seront pris en charge par l’infirmerie de l’usine avant de regagner leur poste de travail. Les opérateurs en charge des travaux, équipés préventivement de masques à gaz, poursuivront leur intervention malgré le rejet. L’incident s’est produit sur le circuit de collecte d’AlCl3 gazeux avant sa condensation. Ce circuit est maintenu en dépression par des ventilateurs qui aspirent le produit vers des condenseurs ; 3 condenseurs sont reliés en permanence au circuit tandis que le 4ème est vidé de son produit solide en étant isolé. Le basculement entre les condenseurs est effectué automatiquement toutes les 20 à 25 min. L’incident résulte de la conjonction de 3 événements : ouverture du circuit de collecte pour remplacement partiel de tuyauterie, basculement automatique de condenseur (ordre d’ouverture de la ventilation sur un condenseur et ordre de fermeture sur un autre), et défaillance de la vanne d’ouverture du condenseur restée bloquée fermée. Ces 3 événements sont à l’origine d’une insuffisance de dépression dans la conduite et du rejet de l’AlCl3 par l’ouverture du circuit sur l’atmosphère. La vanne incriminée est remplacée et expertisée.