Dans une usine chimique, une fuite de fluorure de vinylidène (VF2) se déclare sur une citerne multitube en attente de complément de chargement, stationnée au poste de dépotage. La fuite est située au niveau d’une soupape d’expansion thermique d’un des tubes dont la pression relevée lors de l’incident est de 35 bar (pression de service 168 bar / pression d’épreuve 252 bar). Le rideau d’eau de confinement du poste de chargement est mis en service. L’équipe postée du service sécurité complète le dispositif par une lance queue de paon pour protéger au besoin les installations voisines, ainsi qu’une lance dirigée sur le point de fuite pour créer un bouchon de glace. Bien qu’un panache de VF2 soit visible jusqu’à une hauteur de 10 m, aucun explosimètre au poste de chargement ne se mettra en alarme notamment grâce aux conditions météorologiques et aux dispositifs mis en place favorisant la dispersion du polluant. L’émission de VF2 à l’atmosphère se poursuivra sous surveillance des pompiers et des astreintes pendant près de 3 h, des essais d’interconnexion de tubes pour vider celui défectueux dans un tube vide se révélant infructueux du fait du gel de la tuyauterie d’interconnexion. Finalement, le recyclage du VF2 restant dans le tube vers l’installation de traitement des gaz de l’atelier mettra fin au rejet. La quantité de VF2 dispersée à l’atmosphère est estimée à 1 500 kg. La soupape d’expansion thermique à l’origine de l’accident est expertisée 10 jours plus tard : lors de son démontage, un petit éclat de téflon est découvert entre le clapet et le siège de la soupape. Après remontage et tarage, aucune fuite n’est constatée sur la soupape en dessous de 151 bar. L’origine précise de l’éclat de téflon n’est pas clairement établie, cependant il s’agirait d’une esquille de joint. Une analyse est effectuée afin de déterminer comment cette esquille s’est glissée entre le siège de la soupape et le clapet. Par ailleurs, des consignes écrites sur le stationnement des citernes multitubes pendant le week-end sont établies.