Un bus fonctionnant au GNV est détruit en sortie d’agglomération par un incendie vers 7 h. Lors du sinistre, un des réservoirs de stockage de gaz situé le plus en avant du bus (matériau composite ; volume 126 l ; pression de service : 200 bar à 15 °C) explose et est projeté sur le toit d’une habitation à 30 m. Le souffle de l’explosion occasionne quelques dégâts matériels au bâtiment et entraîne la projection d’un second réservoir sur le bas côté de la route. Aucune victime n’est à déplorer. Compte tenu de l’impact de l’accident sur la population, la société de transport décide de mettre à l’arrêt les bus identiques qu’elle exploite sur d’autres lignes.

Le bus incriminé, est équipé d’un rack de stockage de 9 réservoirs de bouteilles composites montées en parallèle sur son toit. Les réservoirs sont raccordés par une canalisation en inox commune passant sur le côté droit du toit du bus pour aller au moteur qui se trouve à l’arrière. Ils sont également équipés de fusibles thermiques afin de relâcher le gaz en cas d’incendie. Une électrovanne permet de sectionner l’arrivée de gaz au moteur en cas de déficit d’alimentation électrique. Le véhicule a fait l’objet d’un suivi régulier de la part de l’exploitant (visite d’entretien 26 jours avant l’accident).

Un expert incendie conclut que l’origine du départ de feu se trouve au niveau du moteur du véhicule et est intrinsèque au système électrique.

A la suite de l’enquête administrative, plusieurs recommandations sont émises :

• suppression des limiteurs de débit des réservoirs qui favorisent les phénomènes de surpression ;
• utilisation d’un liner mieux adapté au risque de fusion sous l’effet de haute température ;
• occultation des trappes d’aération du pavillon (ou leur éloignement des réservoirs) afin de limiter la propagation du feu ;
• installation judicieuse des évents de mise à l’air libre et des tubes d’évacuation en bout de réservoir pour que les jets de gaz enflammé ne soient pas dirigés vers les parois des bouteilles ;
• implantation dans le compartiment moteur d’un système de détection incendie à la source et d’extinction rapide ;
• pose d’un bouclier pare-feu dans l’infrastructure du pavillon pour mieux protéger les réservoirs.