Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une coupure d’alimentation du réseau électrique affecte vers 19h50 une usine de matières plastiques de base sur une plateforme pétrochimique. L’interruption, d’une durée longue pour les fabrications en cours (plus de 2 min), entraîne la mise en sécurité des ateliers. Le POI est déclenché. Les unités sont arrêtées à 20h15. Dans ces circonstances, les ateliers envoient les fabrications en cours vers les 2 torchères du site. La combustion des effluents génère d’abondantes fumées qui se dispersent dans l’atmosphère avec des conditions météorologiques orageuses particulières. Les groupes diesel de sécurité de l’atelier polystyrène assurant le relais dans ce cas ne démarrent pas assez vite pour assurer le refroidissement des réacteurs des lignes 1 et 2 durant la phase d’arrêt de l’atelier. Un emballement de réaction se produit, les disques de rupture de 2 réacteurs de la ligne 1 et d’un 3ème sur la ligne 2 éclatent, entraînant l’émission à l’atmosphère de 8 t de styrène.

Les conditions météo étant défavorables (vent faible), le nuage incommode 3 riverains de la commune de l’Hôpital et 2 personnes de celle de Lauterbach en Allemagne, dont un enfant qui est hospitalisé durant 4 jours. Les capteurs proches de la plateforme pétrochimique relèvent entre 19 et 21 h des concentrations élevées de poussières, de SO2 (585 µg/m³ en quart horaire) et d’orthoxylène (535 µg/m³ en quart horaire) correspondant probablement à du styrène (structure chimique voisine).

Les teneurs élevées en SO2 peuvent être dues à des ateliers du site, mais aussi à la cokerie. En effet, un pot de purge de condensat s’est auto-enflammé vers 16 h sur la canalisation de gaz de la cokerie alimentant la centrale thermique voisine. Les secours ont maîtrisé la situation. La coupure d’alimentation électrique a entraîné des pertes de production de 0,5 à 2 M.euros.

En application de l’arrêté d’urgence du 06/07, l’exploitant a établi un rapport sur les causes de dysfonctionnement des groupes électrogènes, amélioré le séquentiel de démarrage, complété l’étude de danger et le POI. Ces actions ont permis le redémarrage de l’atelier. L’inspection des installations classées propose un arrêté complémentaire étendant à l’ensemble de la plateforme chimique le contrôle du fonctionnement des groupes électrogènes de secours et la réalisation d’une étude définissant les points d’émission potentiels en cas d’incident, la nature et la quantité des produits pouvant être rejetés.