Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un important incendie se déclare dans un site de stockage et de mise en bouteilles de gaz. Près de 30 000 bouteilles (propane, propylène, oxygène, hydrogène, acétylène, dioxyde de carbone, hélium…) sont stockées sur le site divisé en 2 sections : une pour les bouteilles pleines et une pour celles « en retour », vides ou partiellement remplies. Vers 15h20, un employé constate la présence d’une flamme de 3 m de haut au niveau d’une bouteille de propylène et déclenche l’alarme incendie. Alors que les 22 employés et 2 clients évacuent, l’incendie se propage aux bouteilles adjacentes ; en 4 minutes le feu est généralisé à toute la zone des bouteilles de gaz inflammables. De nombreuses explosions (BLEVE) se font entendre ; des projections de fragments et de bouteilles à l’intérieur et jusqu’à 250 m à l’extérieur du site provoquent des incendies (effet domino). De multiples foyers, des hautes flammes et une épaisse fumée noire compliquent l’intervention des pompiers arrivés à 15h35. La police fait évacuer de nombreux riverains de la zone industrielle. Le feu est sous contrôle vers 20h30 ; près de 8 000 bouteilles ont brûlé.

Les dommages matériels dans le voisinage sont lourds : 1 bâtiment commercial vide et véhicules en stationnement incendiés, bris de vitres, trou dans le mur d’une habitation… De l’amiante provenant des bouteilles d’acétylène s’est propagé via les fumées ; une décontamination de la zone sera effectuée. D’après les autorités médicales, une personne aurait succombé à une crise d’asthme suite l’inhalation des fumées.

Selon le bureau en charge de l’enquête (CSB), le rayonnement solaire direct couplé à la chaleur rayonnant du sol asphalté en cette chaude journée (36°C) est à l’origine d’une augmentation de température et donc de pression du propylène, déclenchant l’ouverture de la soupape de sécurité et la fuite de gaz qui s’est ensuite enflammé probablement suite à une décharge d’électricité statique. Après analyse de 3 autres accidents similaires en 1997, 2003 et 2005 aux USA, le CSB identifie que la marge de sécurité entre la pression de vapeur saturante celle de tarage des soupapes est plus faible sur les bouteilles de propylène que sur celles de propane. Il émet, en lien avec la profession, des recommandations sur l’organisation spatiale (aires de stockages déterminées par groupe de risque, identifiées, bien ventilées, loin des oxydants, étincelles et flammes nues…), l’équipement des dépôts (protection incendie, détection gaz, protection anti-projections…) et le tarage et le contrôle des soupapes de sécurité équipant les bouteilles de propylène.