Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur un site chimique, un réservoir cryogénique d’ammoniac anhydre (NH3) d’une capacité de 11 800 t avec double-parois acier se rompt lors d’un remplissage après un arrêt pour maintenance ; 105 t d’NH3 sont relachées à l’atmosphère (dont 30 dues à la surpression). Un employé est gravement blessé. Le réservoir avait été arrêté et vidangé, mais non inerté, 5 mois auparavant pour changer les 2 vannes de pieds qui fuyaient légèrement. La remise en service s’est ensuite effectuée selon un processus bien défini : introduction pour protéger le fond du réservoir (sur 25 cm) d’ammoniaque froid à 20 % (NH40H) puis pulvérisation par le haut du bac, d’NH3 anhydre froid pour ramener progressivement le stockage à température. Après une dizaine de jour, l’NH3 anhydre ajouté par pulvérisation (30 cm supplémentaires en fond de réservoir) a permis d’abaisser la température à – 20 °C. La décision est donc prise de débuter le remplissage normal du réservoir par les vannes de fond. Lors de l’ouverture de celles-ci, un fort tremblement des canalisations et une importante montée en pression du stockage sont observés jusqu’à l’ouverture de la virole de fond du réservoir et son soulèvement à près de 1m50 du sol entraînant la vidange partielle du stockage. Un mélange trop rapide, malgré les précautions prises, entre l’NH3 anhydre et l’NH40H à 20 % et la présence d’huile dans le réservoir, seraient à l’origine de l’accident. L’huile aurait formé une couche séparatrice entre l’eau ammoniacale et l’NH3 anhydre, séparation qui se serait brisée lors de l’ouverture des vannes de fond, mettant trop rapidement en contact NH4OH et NH3.