Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite de 2 à 3 m³ d’ammoniac (NH3) gazeux se produit dans une usine de transformation / conservation de légumes.

Une installation de réfrigération contenant 9 t de frigorigène doit être mise en conformité avec les conclusions d’une étude des dangers, notamment pour diminuer les quantités d’NH3 émises lors d’un éventuel rejet accidentel et limiter les effets irréversibles au périmètre de l’établissement. La veille, à 9 h, préalablement aux travaux à réaliser, le réservoir moyenne pression (MP) de 2 à 3 m³ de l’installation est vidangé de l’NH3 liquide qu’il contient après avoir été isolé en amont et en aval : avant les compresseurs, sur l’alimentation liquide haute pression (HP), en départ vers la bouteille basse pression (BP) et sur le retour des condensats du surgélateur. La vidange achevée, la pression résiduelle d’NH3 gaz du ballon est voisine de 4 bar en fin de journée.

Durant la nuit, une résistance électrique maintenant fluide l’huile du séparateur implanté en aval du réservoir MP est laissée en fonctionnement pour vaporiser l’NH3 liquide restant dans ce bouteillon et permettre une vidange ultérieure de cette huile. L’NH3 gazeux monte progressivement en température et en pression, jusqu’à atteindre 11 bar le lendemain matin, pression d’ouverture de la soupape de sécurité surmontant le séparateur. Incommodé par une odeur d’NH3, un riverain situé à 150 m des installations alerte l’établissement vers 8 h, puis la gendarmerie. Des employés arrivent à 8h10, une personne qualifiée intervient sous ARI pour basculer le circuit sur la soupape de secours ; la fuite d’NH3 est enrayée et la pression redescend à 9 bar. La bouteille est ensuite dégazée vers le ballon BP à 4 bar, puis reliée à une pompe à vide pour ramener la pression effective à 0. La résistance électrique est arrêtée. Le fonctionnement de la résistance a provoqué une montée en pression de l’NH3 contenu dans le séparateur, mais sans doute aussi de celui contenu dans le ballon MP, la liaison entre les 2 n’ayant pas été coupée. L’alerte prend fin avant l’arrivée des pompiers et de l’inspection des IC vers 9h15. L’exploitant modifie ses procédures, la purge des bouteillons d’huile sera réalisée en même temps que le soutirage d’NH3 des capacités, l’opération restant exceptionnelle.