Pollution
Humain
Environnement
Economique

À 15h30, 2 ouvriers sont tués et 8 autres blessés après avoir inhalé du sulfure d’hydrogène (H2S) produit dans les égouts d’une usine de papier. Neuf des victimes étaient des employés d’une entreprise de construction attelés à des travaux de maintenance. La dixième victime était chauffeur d’un camion de livraison d’une entreprise de transport locale. Le gaz mortel s’est formé par réaction chimique incontrôlée dans les égouts alors que les hommes travaillaient au-dessus.

De l’hydrosulfite de sodium (NaSH) en solution est livré périodiquement à l’usine par camion-citerne, conduisant à la perte de liquide dans la fosse de collecte de la station de déchargement au cours de chaque livraison. Pour les travaux d’entretien, les sous-traitants doivent se rendre dans la fosse de collecte. Pour les aider, un opérateur de l’entreprise ouvre une vanne pour purger le contenu de la fosse dans le système des eaux usées. Malheureusement, à l’insu de l’opérateur, la fosse de collecte se déverse directement dans une conduite d’égout où de l’acide sulfurique a été ajouté pour traiter les effluents de l’usine. Dès que la solution de NASH contacte le contenu acide de l’égout, une réaction chimique se produit et forme un nuage toxique d’H2S, qui se répand à travers le joint d’un couvercle de trou d’homme en fibre de verre à proximité du chantier.

Dix personnes sont exposés au gaz : 3 travailleurs tombent au sol. Au lieu d’évacuer la zone, 3 autres travailleurs tentent de porter secours à leur collègues en les tirant vers l’air frais ; 2 d’entre eux périssent en tentant d’aider les autres. Des employés de l’usine travaillant un peu plus loin voient les victimes s’effondrer et appellent à l’aide.

Après examen des causes profondes, le bureau de la sécurité chimique (US CSB) relève que l’usine n’a pas suivi les bonnes pratiques d’ingénierie en 1995 lorsque le drain de la fosse de collecte a été relié à la conduite d’égout où de l’acide est ajouté périodiquement. Aucune analyse des risques potentiels pouvant résulter du mélange des eaux n’avait été réalisée. La station de déchargement n’avait pas été identifiée comme zone à risque H2S et aucun détecteur de gaz n’était installé.

Le CSB souligne également une absence de retour d’expérience : plusieurs fuites de dioxyde de chlore s’étaient déjà produites au niveau de la plaque d’égout en fibre de verre mais ces fuites n’avaient pas été signalées ou pas investiguées au titre de presque-accidents. Le personnel de maintenance avait réparé les fuites, mais n’avait pas été capable de trouver une solution permanente au problème. Une étude approfondie des incidents antérieurs aurait peut-être pu entraîner une modification du système d’égouts.