Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un disque de rupture éclate après montée en pression (23 b) d’un réacteur de photochloration ; 1,5 t de chlorure d’hydrogène (HCl, sous-produit), 2 t de chlorure de méthyle (CH3Cl, réactif), 1,5 t de chlorure de méthylène, 1 t de chloroforme et moins de 0,5 t de tétrachlorure de carbone (produits finis) sont émis à l’atmosphère. Pour alerter la population et l’inviter à se confiner, l’exploitant déclenche la sirène du PPI, puis informe la préfecture 30 min plus tard. Les circulations maritimes et ferroviaires sont stoppées au sud du site. Les mesures de pollution effectuées aux alentours montrent une concentration en HCl inférieure à 0,3 ppm. Des riverains perçoivent une légère odeur, mais aucune autre conséquence humaine n’est relevée. Une centaine de pompiers est mobilisée pour recenser les personnes incommodées. L’alerte PPI est levée 1 h après son déclenchement. L’accident est dû à l’amorçage trop lent de la réaction de photochloration qui a conduit à un excès de réactif dans le réacteur (conc. Cl2 > 35 %). Cet excès a initié une réaction exothermique et entraîné une montée en pression très rapide conduisant au fonctionnement de tous les systèmes de sécurité (asservissement de sécurité à 16 bar stoppant l’ajout de réactifs, disques de rupture à 19 bar reliés à une tour de neutralisation, disques à 23 bar reliés à l’atmosphère). Le ralentissement de la photochloration (dû à l’encrassement des lampes UV en fin de vie) malgré l’apport des réactifs (Cl2 et CH3Cl) a conduit à l’accumulation du Cl2 non-consommé dans le milieu et à son extraction dans les unités de purification aval (distillation pour récupérer HCl puis CH3Cl qui est recyclé). Ces colonnes et tuyauteries associées n’étant pas conçues pour recevoir du Cl2, du chlorure ferrique s’est formé par contact avec les parois et a été injecté avec le CH3Cl recyclé. Les sels de fer, inhibiteurs de la réaction, ont favorisé l’augmentation de la teneur en Cl2 jusqu’à un niveau suffisant pour déclencher la réaction exothermique (35 %). Plusieurs mesures correctives sont prises : mise en place de détections de défaut de démarrage de réaction (asservissement de la vanne de tête évacuant HCl), de détections d’un manque de réaction (alarme sur l’écart de température entre le réacteur et l’échangeur thermique…), de détections d’une accumulation de Cl2 (analyse Cl2 en labo, suivi de l’encrassement des lampes…).