Un wagon poche tonneau contenant 100 t de fonte solidifiée déraille vers 10 h d’une voie ferrée en légère courbe sur un site sidérurgique. Le conducteur actionne l’arrêt d’urgence et le convoi dérive pendant 116 m sur les rails en ligne droite après la courbe, avant de s’immobiliser. Le boggie directionnel qui s’est désolidarisé du wagon sectionne un poteau électrique et un pylône de soutien de 2 canalisations de gaz d’aciérie (60 % de CO) situé à 100 m du point initial du déraillement. Une de ces conduites (pression : 14 mbar, diam : 2 400) assure l’arrivée du gaz des convertisseurs à un gazomètre de 60 000 m³, la seconde (pression : 160 mbar, diam : 1 000) son transfert vers le dispatching avant valorisation dans les autres unités de l’usine. La veille, cette poche avait été acheminée sur le crassier pour déverser de la fonte liquide qui devait être récupérée plus tard. Un dysfonctionnement du système de rotation de la poche n’a pas permis d’achever la vidange et la tentative de réparation effectuée avec une grue d’une entreprise extérieure à partir de 2 h s’est avérée vaine. Il a alors été décidé de ramener le wagon aux hauts fourneaux pour liquéfier la fonte qui s’était solidifiée sur une paroi de la poche. L’accident s’est produit durant ce trajet. Le POI est déclenché, la circulation du gaz dans les canalisations est interrompue et leur intégrité est vérifiée. Selon l’étude de dangers, un sectionnement des tuyauteries aurait pu provoquer une émission de gaz de 5 278 Nm³ pour la conduite de diamètre 2 400 et 1 249 Nm³ pour celle de diamètre 1 000. Le conducteur de la rame est soigné à l’infirmerie. Le déséquilibre de la charge du wagon est à l’origine de l’accident. L’exploitant doit actualiser son étude de dangers et prévoit le déplacement du pylône hors de portée des conséquences d’un déraillement ainsi que la mise à niveau des protections incomplètes des autres pylônes. Les pertes de production sont estimées à 44 Keuro.