Dans une papeterie, un mélange accidentel de déchets incompatibles produit un dégagement gazeux qui entraine des maux de tête chez plusieurs ouvriers.
La papeterie est installée sur 2 sites distants de quelques kilomètres ; le procédé de fabrication prévoit l’acheminement par camion-citerne des boues de la station d’épuration (STEP) du 1er site dans un cuvier qui alimente la ligne de production L5 sur le 2nd site. Le jour de l’accident, le camion de curage de la société sous-traitante contient encore 30 l d’essence de pyrolyse (résidu de solvant pharmaceutique ) qui, mélangés aux boues de la STEP, génèrent des émissions gazeuses ; les 2 opérateurs présents au chargement perçoivent une légère odeur dont ils ne parviennent pas à identifier l’origine.
Le mélange est déversé dans le cuvier à 10 h ; 30 min plus tard, lorsqu’il alimente la ligne L5, l’odeur devenue très forte cause des maux de tête à 5 ouvriers. La chaleur ambiante favorise le gazage du hall 5 dont les employés sont évacués. La machine L5 est arrêtée. Alertés par l’exploitant, les pompiers effectuent des reconnaissances à l’aide de détecteurs de gaz qui conduisent à l’arrêt de la ligne L6 puis à l’évacuation de l’ensemble du personnel de l’usine. Le cuvier à l’origine du sinistre est identifié. Les bâtiments sont ventilés. Les pompiers autorisent le redémarrage de la ligne de production L6 à 14h30. Des odeurs irritantes pouvant persister plusieurs heures, ils conseillent aux ouvriers de travailler en binôme.
Le cuvier incriminé est vidangé et nettoyé le lendemain, puis aéré durant 3 jours ; les contrôles de non-toxicité effectués après la remise en eau le 11/01 et le redémarrage de la ligne L5 est autorisé après analyse des circuits potentiellement souillés. L’inspection des installations classées, prévenue l’après-midi de l’accident, demande une surveillance durant 24 h des concentrations en benzène des effluents : le taux de benzène reste inférieur à 1µg/l. L’exploitant fait éliminer par une société spécialisée les boues contaminées et le papier fabriqué durant l’accident, renforce les contrôles à la réception des marchandises et rédige une procédure d’évacuation des bâtiments.
