Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un établissement de surgelés, 30 kg d’ammoniac (NH3) gazeux sont émis à 10h08 et durant 10 min par la soupape de sécurité d’une installation de réfrigération contenant 4 t de frigorigène. Incommodés, 2 sous-traitants en intervention sont hospitalisés par précaution, 10 employés sont examinés sur place et 30 personnes sont évacuées. L’intervention mobilise 49 pompiers et une quinzaine de véhicules. L’inspection des IC effectue une enquête. L’inspection du travail se rend également sur les lieux à la demande du Parquet. Les services spécialisés réalisent des prélèvements et analyses d’air qui ne révèlent aucune concentration toxique alarmante hors de l’établissement, une forêt étant par ailleurs implantée dans le secteur situé sous le vent. L’intervention des secours s’achève à 14h23. L’installation est arrêtée tant que les causes de l’incident ne sont pas identifiées et que des mesures correctives n’ont pas été prises.

Voulant accélérer une phase de dégivrage des équipements, un agent qui a suivi des stages de frigoriste et est habilité pour intervenir sur ce type d’installation, avait décidé de passer en mode manuel en arrêtant les ventilateurs de refroidissement des condenseurs alimentant le réservoir haute pression (HP) de l’installation. Le dégivrage certes plus rapide a en fait été réalisé sur une installation en régime instable : diminution du refroidissement des compresseurs, puis augmentation de la température et de la pression dans le réservoir HP jusqu’au dépassement de la pression de tarage de la soupape.

Plusieurs mesures correctives sont prises : point de consigne des pressostats HP abaissé pour augmenter le différentiel de pression par rapport à la pression de tarage des soupapes, nouveau pressostat installé au niveau de la bouteille HP, accès à la salle des machines limité aux seuls techniciens de maintenance et à ceux de l’entreprise assurant l’entretien du matériel, rédaction d’une consigne interdisant d’accélérer la production de gaz chaud, formation régulière obligatoire aux risques de tout le personnel sous-traitant intervenant régulièrement sur le site, avec connaissance des tonalités des alarmes sonores, capteur de gaz installé au-dessus de la salle des machines et à proximité des soupapes, collecte en cheminée des rejets gazeux des soupapes avec mise en place d’un détecteur NH3 dans la cheminée…