Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 5h30 du matin, lors de l’entretien préventif d’un filtre sur les installations de réfrigération d’un établissement de viennoiseries, une fuite d’ammoniac (NH3) sur le circuit d’alimentation BP d’un surgélateur conduit à évacuer les 59 employés présents. Le SMUR prend en charge 8 d’entre eux victimes de céphalées, l’une d’elles incommodées étant hospitalisée par précaution. Une CMIC effectue des mesures qui se révèlent négatives. Les 3 lignes de production arrêtées reprennent leurs activités à 12h30.

Les techniciens ont fermé une vanne en amont du filtre, vidé la canalisation, dégazé et retiré le filtre, avant d’aller le nettoyer dans l’atelier. Durant leur absence le joint de la vanne s’est dilaté avec la température ambiante des combles conduisant à un écoulement de 10 l d’NH3 liquide. Le déclenchement d’une détection (seuil 1 à 70 ppm) met en service les ventilateurs d’extraction. Des techniciens équipés de masques et de gants de protection resserrent la vanne et stoppent la fuite vers 6 h. L’NH3 déversé dans le bac de rétention sous la station de vannes a ensuite déclenché le seuil 2 (100 ppm / max. mesuré 237 ppm d’NH3) en s’évaporant, conduisant à évacuer l’usine. Après nettoyage de la zone concernée à l’eau, la solution ammoniacale s’est déversée en partie dans le réseaux d’eaux usées raccordés à la station de traitement et a libéré de l’NH3 qui est remonté dans les zones de travail par des siphons désamorcés. Le personnel avait repris ses activités vers 7 h après contrôles de l’atmosphère des bâtiments et autorisation donnée par les techniciens, la 1ère personne s’est plaint de difficultés respiratoires vers 8h30.

L’accident met en lumière un manque de formation du personnel notamment en matière de réaction face à une fuite d’NH3. Informée indirectement et tardivement, l’Inspection des IC constate les faits. La fuite aurait pu être évitée si la vanne avait été serrée suffisamment et si le filtre avait été de suite remplacé. Les consignes portant sur la maintenance des filtres sont améliorées : travaux en dehors des périodes de production, modification du mode opératoire (remplacement immédiat du filtre, l’ancien filtre étant nettoyé et réutilisé à la prochaine intervention), acquisition d’un appareil de mesure portatif des concentrations d’NH3 dans l’air. Enfin, une meilleure information du personnel sur les risques liés à l’NH3 est mise en place pour éviter notamment tout effet de panique en cas d’odeur d’NH3.