Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie endommage une centrale électrique qui fournit 30 à 35 % de la consommation électrique de la Guadeloupe, entraînant des délestages tournant de 2 h par tranches de 10 000 abonnés. Cette centrale mixte, alimentée en combustibles par 2 circuits séparés de charbon et de bagasse (résidus fibreux des tiges de canne à sucre), est constituée de 2 tranches de 30 MW regroupant une chaudière et une turbine à vapeur. Au niveau de l’alimentation bagasse, un circuit de convoyeurs à bande permet la circulation entre le convoyeur de chargement à chaîne, l’alimentation par la sucrerie voisine et le hangar de stockage. Le convoyeur à chaîne est muni de trappes en partie haute de chaudière permettant l’écoulement de la bagasse dans la chambre de combustion. Il est muni d’un évent d’explosion.

La sucrerie est à l’arrêt depuis un mois. La bagasse recueillie pendant le nettoyage du circuit est stockée sur les convoyeurs. La préparation du redémarrage débute à 14h32 ; le convoyeur est mis en route à 14h39. Les trappes de la tranche 1 sont ouvertes à 15h05 et celles de la tranche 2 à 15h23. A 15h26, une surpression est détectée dans la chambre de combustion de la chaudière de la tranche 2. Une succession de déclenchements sur défauts d’alimentation et d’arrêts d’urgence se produit à 15h29.

Les causes probables de l’incendie seraient la formation d’une atmosphère explosive dans le convoyeur ou entre ce dernier et la chaudière 2, puis l’explosion du nuage initiée par un retour de flamme d’une chaudière. Cette explosion aurait entraîné l’inflammation de la bagasse et des bandes transporteuses. L’évent de surpression du convoyeur Buhler a éclaté. L’arrosage des bandes n’est déclenché qu’à l’arrivée du directeur d’exploitation.

A l’arrivée de l’inspection à 17 h, les secours maîtrisent le feu qui n’est pas éteint. L’incendie détruit l’ensemble des convoyeurs du circuit bagasse, la tour de manutention. Les dégâts sont importants sur la tranche 1 (faisceaux électriques, air de commande) mais la chaudière et la turbine sont intactes. La tranche 2 présente peu de dégâts apparents mais nécessite des investigations complémentaires avant de redémarrer. Un périmètre protection est mis en place autour du transporteur aérien entre la sucrerie et la centrale thermique qui menace de s’effondrer. Le circuit de charbon est mécaniquement intact.