Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un employé meurt asphyxié dans un bac de rétention d’une cuve de dichlorométhane (chlorure de méthylène) dans une usine de production de café décaféiné de 25 salariés. La victime serait décédée suite à une forte inhalation de DCM conjuguée à un taux d’alcoolémie important de 2,3 g/l.

Le DCM est un solvant utilisé pour extraire la caféine du café vert. Les eaux de process contenant le solvant sont traitées et le DCM est régénéré par un dispositif constitué d’un distillateur, d’un condenseur, d’un séparateur (ou décanteur) et d’une unité d’adsorption du charbon actif. L’inspection des installations classées (IIC) constate sur place le 04/08/2004 la présence d’odeurs plus ou moins fortes de solvant (DCM) sur les échantillons prélevés en bas de 6 des 9 colonnes d’adsorption sur charbon actif de l’unité de régénération de solvant et la présence de corrosion sur certaines d’entre elles.

L’accident résulterait de la conjugaison d’un comportement inadapté de la victime présente en état d’ivresse dans une zone à risque, à une probable insuffisance de la culture de prévention et à des anomalies liées au fonctionnement du matériel (performance de l’installation, calcul de rendement, suivi en temps réel des flux entrée et sortie, bilan matière …) et à sa conception (collecte des évents, dimensionnement et conception des unités de refroidissement, d’adsorption, des dépoussiéreurs, …). L’IIC note que l’exploitant ne maîtrise pas l’ensemble de son procédé, notamment en ce qui concerne la maîtrise des paramètres opératoires tels que la température, la pression, les débits, les flux de solvant circulant dans l’installation, les quantités de solvant régénérées et émises à l’atmosphère…

Suite à cet accident, l’exploitant met en place un récupérateur automatisé du DCM sortant des évents des adsorbeurs, l’acheminant sous forme liquide vers le stockage. Il installe 2 nouveaux dépoussiéreurs destinés à empêcher les poussières d’être captées par les tours aéroréfrigérantes et des filtres à particules sur l’eau sortant de la tour aéroréfrigérante avant son entrée dans les condenseurs visant à éviter l’encrassement de ces derniers ayant pour conséquence une augmentation de la température dans le procédé de récupération du DCM ; en effet si le refroidissement ne fonctionne pas correctement le solvant se trouve alors majoritairement en phase gazeuse. Il ajoute un groupe froid permettant d’abaisser la température des gaz présents dans la cuve de sécurité en amont des adsorbeurs et de renouvelle les charbons actifs dans les adsorbeurs. Enfin, il sécurise la cuvette de rétention du stockage de DCM avec un grillage et établit de nouvelles consignes de sécurité. En septembre 2004, le Préfet conditionne la reprise de l’activité de l’entreprise à la démonstration de la parfaite maîtrise du procédé.

Le 18/09/2003, un important rejet à l’atmosphère de DCM avait incommodé les riverains (ARIA 36653).