Dans une usine de pré-traitement de déchets industriels spéciaux liquides ou solides, une explosion se produit en début d’après-midi sur un sécheur thermique traitant des boues hydrocarburées centrifugées pour en éliminer l’eau et les hydrocarbures résiduels. Le traitement est réalisé à une température comprise entre 180 et 190 °C obtenue par circulation d’un fluide caloporteur. Les boues sont entraînées dans le sécheur par 4 vis sans fin à double enveloppe dans laquelle circule le caloporteur. Le temps de séchage varie entre 1 et 2 h. Une dépression de 80 mm d’eau est maintenue dans le sécheur. Les effluents gazeux collectés, mélange eau / hydrocarbures, sont brûlés en chaufferie. Lors de l’accident, de l’air pénétrant dans le ciel gazeux du sécheur aurait entraîné une surpression dans l’appareil et la rupture d’une partie de la boulonnerie reliant la partie inférieure à la partie supérieure sur la moitié de la périphérie. La partie supérieure du sécheur s’est alors partiellement désolidarisée de la partie inférieure. D’épaisses fumées noires sont émises. Le circuit de chauffe et le circuit buée sont isolés. L’alimentation électrique est coupée. Les secours sur place 3 min après l’alerte maîtrisent le sinistre en 30 min. Tous les effluents liquides sont récupérés dans le bassin prévu à cet effet.

L’exploitant met en place plusieurs mesures : suivi de l’auto inflammation des produits à la réception avec mise en œuvre d’une procédure, définition de la limite acceptable des déchets en fonction de la température du fluide caloporteur, mise en place d’un point de prélèvement pour mesurer périodiquement l’oxygène dans le ciel gazeux du sécheur, abaissement de la température du fluide caloporteur, diminution de la dépression dans le sécheur pour limiter les entrées d’air en fonction de la stabilité de l’oxydateur, mise en place de mesures d’explosibilité et chromatographique dans le ciel gazeux pour établir un échantillon caractéristique des hydrocarbures susceptibles de se retrouver dans ce ciel (point éclair).