Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de matières plastiques, une montée rapide de niveau est constatée vers 15h20 dans le réacteur d’une unité CDA (cyclododécane). L’opérateur sur place aperçoit un nuage gris (hydrogène et CDA) qui se développe à partir d’une vanne sur la ligne de soufflage de filtres installés pour éviter les colmatages. L’alimentation en H2 est aussitôt coupée et la fuite baisse d’intensité. L’équipe de quart procède aux opérations manuelles de décompression de l’unité. Cinquante minutes plus tard, un feu se déclare dans le calorifuge saturé de CDA. Malgré l’intervention des opérateurs avec des extincteurs à poudre, le feu s’étend au CDA répandu sur le sol. Les pompiers interviennent et éteignent rapidement le feu avec de la poudre. Sur place, le logigramme de sécurité est aussitôt vérifié. Le lendemain, un état des lieux et des équipements est effectué par le service inspection de l’usine : des dégâts matériels sont constatés au niveau du ballon D906 (calorifuge très endommagé, manomètre et indicateur de température ne fonctionnant plus), au niveau de l’hydrogénateur D901A (tôle de calorifuge ‘cloquée’), au niveau de la charpente (peinture et caillebotis endommagés) et au niveau des tuyauteries et accessoires périphériques (brûlage généralisé, risque important de fuites sur les presse-étoupes des robinets). Une réunion extraordinaire du CHSCT a lieu le 9 juillet. A la suite de cette réunion et des différentes analyses en résultant, les causes sont clairement identifiées : L’incident est survenu sur une conduite retour off gaz installée il y a plusieurs années puis inemployée et absente de tout plan de circulation des fluides. Le feu qui a suivi la fuite n’a pas été provoqué par H2 mais par le CDA qui a coulé sur le calorifugeage du réacteur et a eu pour effet de créer un milieu support catalyseur abaissant la température d’inflammation du CDA. Lors de cette réunion, les mesures et actions correctives sont établies. L’exploitant décide de motoriser la vanne de décompression, de définir la position des vannes de fond, de mettre à jour le PID, d’établir une fiche réflexe en cas de fuite importante, de faire l’inventaire de points d’injections sur chaque unité de façon à modifier ceux situés dans la zone à risques et de mettre à disposition du chef opérateur un explosimètre portable pour l’hydrogénation.