Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un restaurant dépose une plainte car une odeur forte et incommodante se répand dans un quartier de la ville. La gendarmerie et les pompiers alertés se rendent dans une usine chimique d’où provient cette odeur. L’équipe de production et le personnel d’astreinte du site arrêtent aussitôt la distillation sous vide d’alkylbenzènesulfonate de l’atelier concerné. Cette opération se fait en 2 étapes dont la 1ère est l’obtention de l’alkylbenzènesulfonate Acide, intermédiaire entrant dans la fabrication de l’alkylbenzènesulfonate. Un laveur de gaz à l’eau sodée à 5 % est utilisé pour limiter les odeurs des composés soufrés et des vapeurs d’hexanol émis lors de la synthèse de ce phytosanitaire. L’exploitant avance 2 hypothèses pour expliquer l’incident : début de distillation mal contrôlé (risque de saturation du condenseur par l’eau et l’hexanol à extraire) entraînant des vapeurs d’alcool sur le laveur de gaz (vapeurs insolubles dans l’eau), phénomène accentué par l’utilisation d’azote qui facilite la distillation, émission de produits de dégradation soufrés tels les SOx (bien traités par le laveur actuel) et les thiols (insoluble dans l’eau sodée du laveur). Malgré les précautions prises, cette installation de lavage des gaz s’avère insuffisante dans des conditions normales de fabrication.

A la suite de cette plainte, l’exploitant prend plusieurs mesures : vidange et nettoyage complets de la colonne de lavage pour éviter le relargage de composés piégés dans la colonne, modification des conditions opératoires de fabrication pour optimiser la distillation avec suppression de l’utilisation d’azote, consignes de vide plus faible pour éviter l’engorgement du condenseur et l’envoi des vapeurs d’hexanol sur le laveur, suivi en continu de l’efficacité du condenseur, modification des plannings de production pour éviter de cumuler 2 fabrications susceptibles de provoquer une gêne en les connectant en même temps sur le laveur. Le laboratoire de formulation cherche à utiliser, à court terme, des additifs dans la solution de lavage qui solubiliseraient les polluants odorants présents dans le laveur. Pour maîtriser ces nuisances, l’inspection des IC propose un projet d’arrêté préfectoral complémentaire prescrivant une étude des nuisances olfactives qui préciserait la nature des émissions et les traitements adaptés.