Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 15h20, une perte des alimentations électriques externes se produit dans une raffinerie. L’électricité du site est fournie par 2 lignes distinctes sur 2 jeux de barre distincts sans interconnexion, et supportées par des pylônes distincts , exploitées par une compagnie de distribution de courant, indépendante de la raffinerie. Sur site, un dispositif de ré-enclenchement automatique existe, la temporisation étant de 3s. Au-delà, un opérateur doit réarmer les disjoncteurs manuellement, ce qui prend quelques minutes. Le jour de l’incident, la perturbation dure 22 s : les 2/3 des unités du site passent automatiquement en arrêt (distillations, unités à haute pression sous hydrogène, les gas-plants, les conversions d’H2S, la conversion de résidus de distillation). Le FCC (craqueur catalytique) passe en ilôtage : il est alimenté par une turbine à gaz (gaz fournis par l’unité) et la capacité de charge tampon couvre une alimentation pendant 10 min. Ensuite, une pompe directement sur le réseau électrique alimente le FCC. A 15h25, l’alimentation électrique est rétablie sur l’ensemble du site et les différentes unités commencent leur redémarrage. A 16h04, une nouvelle perte des alimentations électriques externes intervient pendant 22 s. Les unités repassent en arrêt mais, cette fois, le FCC, dont la charge était alimentée par la pompe électrique, s’arrête aussi : la turbine à gaz, toujours en fonctionnement grâce au gaz de dépressurisation permet le fonctionnement de la chaudière jusqu’au retour du courant (16h06) mais déclenche par manque de gaz à 16h22. Entre temps, toutes les alimentations des unités avaient pu être re-basculées sur le réseau électrique. L’incident conduit au brûlage de 12,8 t d’hydrocarbures et à l’émission à la torche de 3,2 t de SO2 dans la journée. A la suite de l’arrêt brutal du FCC, différentes vérifications sont effectuées : au cours de l’une d’elles, une sécurité de pression d’huile provoque l’arrêt du compresseur des gaz craqués pendant 1h27 : un nouveau brûlage est effectué sur une durée courte (11,9 t d’hydrocarbures, 2 t de SO2) et donne lieu à des fumées noires qui dérivent vers le village proche sous l’effet des vents de Nord-Est de 4 à 6 m/s. Des particuliers se plaignent ou s’inquiètent de la situation. Les teneurs en SO2 enregistrées sur l’analyseur de la commune montrent des pics à 285 µg/m³. L’exploitant ainsi que la compagnie d’électricité publient des communiqués de presse et informent les maires des communes voisines.