Pollution
Humain
Environnement
Economique

A Murcia, entre fin juin et mi-juillet 2001, parmi plus de 800 cas de légionellose suspectés dans cette ville espagnole de 360 000 habitants, 449 sont confirmés et 6 décès (5 cas confirmés et 1 suspecté) enregistrés. La souche Legionella pneumophila sérogroupe 1 (Lp1) est détectée chez une des personnes décédées. Une enquête épidémiologique et environnementale est menée. Cette étude montre qu’aucune source commune d’exposition intérieure à un bâtiment n’est identifiée. Près de 70% des cas vivent dans une zone comprise entre le nord et le nord-ouest du centre ville. La source d’exposition semble donc être localisée dans cette zone. Toutes les sources possibles générant des aérosols sont inspectées : des échantillons d’eau sont prélevés sur le réseau d’alimentation en eau de la ville et sur 339 installations (tours aéroréfrigérantes (TAR), réservoirs de stockage, fontaines décoratives…). Les TAR sont identifiées par repérage aérien car aucun recensement de ces installations n’est disponible. En ce qui concerne les légionelles, les résultats d’analyses sont négatifs pour les prélèvements du réseau d’eau potable mais positifs pour 22 installations (TAR de 11 bâtiments et réservoirs d’eau de 3 autres). Ces TAR sont positives mais pas à Lp1. Les différentes modélisations utilisées dans l’étude situent la source de contamination autour d’un hôpital dans le nord-est de la ville. Ce système de refroidissement semble avoir infecté des personnes sur plus de 1,3 km (vent) à l’ouest des TAR. Après le début de l’apparition de ces cas groupés, les circuits des TAR de l’hôpital sont nettoyés et désinfectés par chloration. Dans un premier temps, les résultats d’analyses sont négatifs puis s’avèrent, entre le 28/07 et le 13/09, positifs à L. pneumophila mais la souche caractérisée n’est pas la même que celle retrouvée chez les patients contaminés. La TAR humide, source de contamination, est remplacée par un système de refroidissement par de l’air (TAR sèche). Avant 2001, bien qu’un guide de recommandations et des législations régionales existent dans les différentes régions autonomes, il n’existe pas, en Espagne, de législation spécifique à la légionellose. Une vingtaine de jours après le début de l’apparition de cette pathologie, une loi nationale sur la prévention et le contrôle de la légionellose est adoptée.