Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un silo de 12 000 t d’une coopérative agricole, un auto-échauffement de luzerne se produit dans une cellule de stockage de 2 500 t, remplie de 1 800 t de granulés (depuis août 2003). Le personnel découvre le sinistre lors d’une vidange alors qu’il ne reste plus que 150 t de produits dans la cellule. Il tente de le circonscrire avec les moyens internes de l’établissement qui se révèlent insuffisants. La combustion s’amplifie et génère dès le lendemain matin une importante fumée qui s’échappe du bâtiment. Alertés, les services de la protection civile évacuent une trentaine d’habitants résidant à une centaine de mètres du silo. Près d’une cinquantaine de pompiers réduit la combustion des granulés par un déversement de mousse puis extrait les granulés par une trappe située en pied de cellule. Cette manœuvre, ralentie par la prise en masse des produits en combustion, se poursuit jusqu’au surlendemain matin. Des moyens nouveaux sont alors mis en place pour désagréger la luzerne prise en masse (lance hydraulique haute pression). Le samedi soir, soit 3 jours après le début du sinistre, la combustion des produits est stoppée, ne laissant plus dans la cellule qu’une boue constituée d’eau et de végétaux.

Dans le sinistre, 150 t de granulés de luzerne sont détruites et un transracleur (matériel utilisé lors de la vidange de la cellule) est endommagé. Aucun contrôle de la température des produits stockés n’avait été mis en service depuis le remplissage de la cellule en août. Sur ce type de stockage, le contrôle s’effectue au moyen de thermosondes mobiles constituées de thermomètres fixés à l’extrémité de tiges métalliques. Selon l’exploitant, le remplissage aux deux-tiers de la cellule n’aurait pas rendu possible l’installation de tels dispositifs au sommet du tas de granulés, la tige de 4-5 m étant trop courte. La forte chaleur de l’été 2003 a également rendu plus difficile le refroidissement des granulés de luzerne avant leur stockage.

L’administration constate les faits. L’inspection des installations classées propose au Préfet un arrêté de mise en demeure de respecter les dispositions prévues par l’arrêté préfectoral (contrôle des produits stockés par thermosondes) ainsi qu’un arrêté de suspension des remplissages du silo tant que toutes ces cellules ne seraient pas équipées de systèmes de contrôle de température adaptés à toutes les configurations de stockage.