Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 10h40, un autoclave destiné à l’imprégnation de bois s’ouvre pendant la montée en pression et libère l’intégralité de son contenu, près de 40 000 l de solution au CCA (Chrome Cuivre Arsenic) diluée à 3,3 %. Sous la pression près de 1 000 l rejoignent le réseau des eaux pluviales situé à 15 m en contrebas puis le bac de décantation. Ce bassin rempli par d’importantes précipitations ne permet pas de retenir le flux supplémentaire dont une partie rejoint le TRIBOULIN. Afin d’endiguer la fuite du bassin, les employés calent une bâche et une planche au moyen de poteaux de bois et pompent son contenu, rapidement soutenus par les pompiers. Vers 16h30, des traces de la solution ressortent en contrebas du bassin de décantation, à l’interface bitume-sable, elles sont vraisemblablement contenues dans le drain enterré utilisé par l’exploitant pour collecter les eaux infiltrées (qu’il réinjecte dans son process). Le contenu du puits empierré où sont stockées ces eaux infiltrées est pompé et stocké. Une tranchée collectrice et un stockage étanche destinés à recueillir les derniers suintements sont creusés vers 18h. Le lendemain matin à 9h, 10 000 l supplémentaires sont pompés dans ce bassin, en partie rempli par les précipitations de la nuit. Au total, 160 000 l d’eaux polluées sont récupérées, à une concentration difficilement déterminable (forte dilution), l’intégralité est réutilisée par l’exploitant.

L’Inspection constate les faits et propose un arrêté de mesures d’urgence visant à éviter que les eaux souillées imprégnées dans le sol ne continuent à polluer le réseau d’eaux pluviales. Selon l’exploitant, le joint de la porte de l’autoclave pourrait être à l’origine de la fuite ayant provoqué par augmentation de pression la dislocation du verrou et l’ouverture de la porte ; il aurait pu être endommagé par un morceau de bois resté pincé contre le joint ou lors du chargement du bois. Depuis l’installation de cet autoclave en 1988, le joint avait été régulièrement contrôlé mais n’avait jamais été changé. L’Inspection impose à l’exploitant la mise en place d’un registre des contrôles de l’autoclave, dont la fréquence des visites doit être au moins de 18 mois, ainsi que de revoir sa rétention dont un côté peut laisser écouler les eaux jusqu’au réseau d’eaux pluviales. Des analyses des eaux sont réalisées sur les 2 piézomètres en amont et en aval, ainsi que dans le puits de reprise des eaux d’infiltration.