Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un feu se déclare sur le filtre d’un autoclave à la fin de la synthèse catalytique d’une amine, lors du débâtissage du filtre. L’incendie reste localisé au niveau du filtre. L’arrosage de sécurité du bâtiment se déclenche et les opérateurs tentent en vain d’éteindre le feu au moyen d’abord d’un tuyau d’arrivée d’eau brute puis de deux lances incendie. Finalement, l’injection d’eau brute à l’intérieur du filtre par l’orifice d’entrée et la fermeture de la vanne de sortie du filtre vers le bac de récupération des produits de la réaction permettent de maîtriser l’incendie : dès la fermeture de cette vanne, le feu s’éteint instantanément.

Les dégâts sont limités : seuls le manomètre situé au-dessus du filtre et sa vanne d’isolement sont endommagés.

La présence simultanée de produits inflammables (hydrogène issu du ciel du bac et en contact avec le filtre du fait de la non-fermeture de la vanne de sortie du filtre) et d’une ignition (due au caractère pyrophorique du catalyseur réduit sec) est à l’origine de l’incendie. Pour éviter un séchage trop intensif du catalyseur et la formation d’étincelles, le mode opératoire prévoit un lavage important à l’eau, puis un soufflage d’azote. Le jour de l’accident, le séchage à l’azote a duré plus longtemps que prévu.

Plusieurs actions correctives sont envisagées pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise : diminution du temps de soufflage d’azote avec mise en place d’un minuteur, maintien du filtre sous eau pendant son ouverture et l’évacuation des poches filtrantes contenant le catalyseur et constitution d’une garde hydraulique suffisante pour éviter un retour de gaz en cas de non-fermeture de la vanne de sortie, rappel des consignes… A moyen terme, l’exploitant prévoit l’asservissement d’une vanne TOR placée sur l’envoi au bac à l’ouverture du filtre.