Pollution
Humain
Environnement
Economique

Les pompiers détectent vers 7 h un incendie dans un stockage de matières premières d’une industrie de produits d’hygiène et d’entretien ménager. Ce bâtiment contient outre de la soude, de l’HCl, des tensioactifs, 2 étuves électriques de 30 et 60 °C utilisées afin d’éviter que les matières premières ne se figent. Le feu se serait déclaré sur une étuve à 60 °C contenant des tensioactifs. Une enquête (experts incendie, électrique, gendarmerie, pompiers, inspection des installations classées) effectuée à la demande du procureur ne montre aucun dysfonctionnement dans l’alimentation électrique. L’hypothèse avancée est celle d’un emballage posé sur un convecteur et qui se serait enflammé. L’incendie est maîtrisé vers 9h15.

Les rétentions présentes sur le site ont une capacité insuffisante pour contenir toutes les eaux d’extinction dont le surplus déborde par dessus le muret de rétention et rejoint la CHARENTONNE. Des analyses sont réalisées pour évaluer la pollution aquatique (pH 10 entrepôt, pH 7 rivière). Ces produits chimiques génèrent une mousse qui flotte à la surface des eaux. Les pompiers mettent en place un barrage pour éviter la dispersion des substances et pompent les 28 m³ d’eaux d’extinction récupérées dans les rétentions ; 5 pompiers sont hospitalisés pour de légères brûlures aux pieds après contact avec de la soude. Les conditions météorologiques étant favorables, les fumées irritantes dégagées par l’incendie s’élèvent verticalement. Un périmètre de sécurité est mis en place. Par précaution, la société de distribution d’électricité coupe une ligne électrique HT de 20 KV et 10 maisons sont évacuées (30 personnes). Les riverains rejoignent leur domicile en fin de matinée. Aucun blessé n’est à déplorer. Une ronde effectuée par l’exploitant, la veille de l’incendie vers 18 h, ne signale rien d’anormal. Ce dernier est averti du sinistre par la gendarmerie, la télésurveillance ne visant que le stockage de gaz pour lequel le site est classé Seveso ‘seuil bas’. L’activité reprend dès 5 h du matin. 16 000 kg des 58 300 kg de matières premières présentes dans le bâtiment sont détruites.

Compte tenu de la nature des dangers présents sur le site, l’Inspection demande à l’exploitant de finaliser un POI pour fin novembre. Le 13/11, un arrêté de mise en demeure proposé au Préfet, vise des mesures appropriées au gardiennage de l’ensemble du site et au dimensionnement des rétentions en cas d’incendie ou d’accident.