Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un départ de feu se déclare dans la trémie du broyeur de l’atelier ‘solides organiques’ d’une usine de traitement de déchets industriels spéciaux. Les flammes en sortie de broyeur sont détectées par caméra après l’introduction d’un fût métallique de 220 l identifié comme ‘boues de lavage de four’. Immédiatement, l’opérateur en salle de contrôle actionne l’arrêt d’urgence : le broyeur et la ventilation sont stoppés et l’injection de dioxyde de carbone (CO2) dans la trémie du broyeur est déclenchée. Le feu dans la benne de récupération des broyats est éteint mais de petites flammes tombent des couteaux du broyeur. L’injection manuelle de gaz inerte (CO2) dans la chambre de broyage permet la diminution progressive de l’intensité et du nombre de ces flammes. Le fût à l’origine de l’incendie ne peut être évacué du broyeur avant l’acquittement de toutes les sécurités. A chaque arrêt de l’extinction automatique, de nouvelles flammèches tombant du broyeur sont observées. Finalement, 5 h plus tard, grâce à l’entraînement des déchets par les eaux d’extinction, toutes les sécurités incendie du système de conduite du broyeur sont acquittées, le groupe hydraulique peut redémarrer. Le résidu de fût est extrait de la chambre de broyage et déversé dans une rétention remplie d’eau additionnée d’émulseur. L’analyse des résidus et une enquête auprès du producteur permettent d’en déterminer la nature exacte : il s’agissait de boues d’anthracite contenant des cristaux jaunes de phosphore, cristaux pyrophoriques. Les causes de l’incident sont multiples : erreur d’identification du fût par le producteur, inefficacités des tests effectués à l’atelier de réception pour détecter la présence de substances pyrophoriques compte tenu de la prédominance des boues d’anthracite… Plusieurs mesures correctives sont mises en oeuvre : modification de la chaîne de sécurité des automates pour pouvoir reprendre leur conduite lorsque les alarmes sont déclenchées, modification de la désignation des déchets dans les certifications d’acceptation préalable pour éviter toute confusion.