Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de traitement des métaux, une explosion a lieu lors de l’enlèvement de boues de bain de dégraissage alcalin. L’exploitant fait exceptionnellement appel à un sous-traitant pour cette opération biennale pour laquelle aucune procédure spécifique n’est prévue. La “partie claire” du bain de dégraissage (50 m³) est soutirée pour que les boues stockées au fond puissent être pompées, elle est ensuite temporairement stockée dans 2 camions-citernes puis transvasée dans 2 cuves stockées dans un “local acide” (comprenant aussi une cuve de 15 m³ d’HCl) et qui contenaient des acides usés. L’une d’elles a été mal vidangée par l’exploitant. Alors que la cuve n° 1 a été remplie, un employé de la société de sous-traitance signale à l’exploitant, lors du second transvasement, la discordance entre la quantité de produit alcalin versé (17 m³) et l’affichage sur la cuve (23 m³) et la présence de vapeurs jaunâtres en sortie d’évent. Le transvasement est interrompu le temps de la pause déjeuner. 1h30 plus tard, l’incompatibilité des produits (acide/base) provoque une violente explosion qui projette la cuve 2 à travers la toiture du bâtiment et la fait retomber dans la cour de l’usine. Alertés par l’exploitant, les pompiers et une cellule chimique procèdent à la mise en sécurité du site : aération du local acide par l’enlèvement du bardage et pompage des matières liquides (dégraissant et acide) dont la majeure partie a été contenue dans la rétention commune aux 3 cuves. Les projections ont été retenues par le système de récupération des eaux de pluie (tuyauterie, débourbeur, vanne d’isolement). Tous les rejets liquides sont acheminés vers un centre de traitement agréé. La quantité de produit perdue dans l’accident est estimée entre 17 et 23 m³. Le bâtiment (toiture et bardage), des murs de séparation, des machines et installations électriques environnantes (déshuileur, éclairage, pilotage des pompes) et le local acide (cuves, tuyauteries, rétention) sont détruits. L’Inspection des Installations Classées constate les faits et propose au préfet une mise en demeure visant au respect des prescriptions de l’arrêté préfectoral (procédures spécifiques lors de l’utilisation d’installations pouvant présenter des dangers ; rétentions et canalisations ne permettant pas le mélange de produits incompatibles) et un projet d’arrêté complémentaire (analyse semestrielle de la qualité des eaux souterraines au droit du site).