Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de produits explosifs, une déflagration se produit lors de la fabrication de poudre noire (PN) très fine. Les 30 kg du 2ème lot de poudre explosent au bout de 20 min alors que le grenage du 1er lot s’est déroulé normalement en 30 min. Le bâtiment impliqué est constitué de 2 cellules abritant chacune une unité de broyage/tamisage de PN séparées par un coursier central faisant office de salle de commandes. L’édifice est construit en béton armé avec raidisseurs sur 3 côtés, le 4ème pan et le toit étant de structure légère. Des balles de bois dur et les galettes de PN à grener sont introduites dans un cylindre grillagé rotatif. Deux tamis vibrants (barcot) successifs assurant le criblage de la PN concassée, sont reliés à 3 bacs de réception pour collecter les grosses particules, les fines et celles de granulométrie conforme. Chaque barcot est accessible par une porte montée sur charnières en partie inférieure et bloquée en partie haute par 2 assemblages de type loquet/mortaise. Après chargement et fermeture du cylindre, l’opérateur lance le procédé à distance, depuis le local de commande.

La cellule de production est détruite ; façade et toiture prévues pour s’effacer sont soufflées. La déflagration ne se transmet pas à la charge en attente stockée sous un auvent adjacent au bâtiment et n’engendre pas d’importants dégâts dans l’autre cellule.

Conformément aux procédures d’exploitation, les 2 opérateurs (dont 1 en formation) sont « a l’abri », hors atelier : il n’y a pas de blessé.

Un arrêté préfectoral d’urgence en date du 10/09 suspend l’activité des installations de même nature exploitées sur site. Après investigation, l’exploitant retient que l’hypothèse d’ouverture de la porte d’accès au barcot lors du grenage, aurait pu entraîner des frottements tamis/glissières, des échauffements ou la chute d’un tamis hors du barcot. Cette thèse est confortée par la présence de l’une des mortaises de fixation de la porte sur le bâti du barcot restée intacte.

L’exploitant adopte plusieurs mesures : sécuriser les loquets de fermeture dans les mortaises au moyen d’attaches élastiques fixées sur le bâti du barcot, réaliser un examen visuel des installations toutes les 240 h de fonctionnement en plus de la révision complète (toutes les 720 h) pour vérifier le maintien et la conformité technique en cours d’exploitation, mettre en place des barrières à chaque extrémité du chemin de ronde interdisant son accès lors du fonctionnement des ateliers. Il s’engage à modifier en conséquence les procédures et les installations similaires à celles impliquées dans l’accident. Un arrêté préfectoral en date du 22/10 autorise la reprise de l’activité.