Pollution
Humain
Environnement
Economique

La gendarmerie alerte le responsable d’une verrerie après avoir été informée d’une pollution de la CREDOGNE en aval de la station d’épuration de l’établissement. L’eau de la rivière est de couleur blanchâtre et des poissons morts sont visibles jusqu’au confluent avec la DORE (distante de 400 m). Les rejets de la station dans la CREDOGNE sont arrêtés et détournés vers une rétention interne. Les enregistrements en continu du pH (alarme à 5,5) et de la température (alarme à 30 °C) indiquent que les rejets sont restés dans les normes malgré une baisse du pH à 5,7. Ces mesures conformes n’ont pas déclenché l’alarme, le technicien chargé de la station modifie les réglages pour en optimiser le traitement. Le lendemain, les effluents de la station sont à nouveau rejetés dans la CREDOGNE, les eaux usées stockées dans la rétention interne étant redirigées vers la station. Aucune nouvelle pollution du milieu naturel n’est constatée en aval du rejet. Les procédés de traitement étant physico-chimique pour abattre la DCO et les MES, la pollution en entrée de la station n’a pas entraîné un arrêt durable de celle-ci. La capacité du bassin interne (250 m³) a permis de récupérer la totalité des eaux (125 m³) pendant la durée du dysfonctionnement de la station, l’incident n’a ainsi pas entraîné d’arrêt de la production. En raison de la sécheresse, la CREDOGNE se trouvait à son débit d’étiage lors de l’incident, l’important débit des effluents aqueux de la station d’épuration a ainsi provoqué une mortalité piscicole conséquente de l’exutoire jusqu’au confluent avec la DORE. La pollution de la CREDOGNE a pour origine un dysfonctionnement de la station d’épuration de l’établissement. Deux hypothèses sont avancées : une augmentation des rejets de lubrifiants-process (huiles minérales essentiellement) depuis le démarrage d’un nouveau four et le rejet de boues (phosphates acides) générées par le nettoyage de la chaudière productrice de vapeur par une société spécialisée. Les résultats de l’auto-surveillance font apparaître des non-respects des normes de rejets fixées par arrêté préfectoral complémentaire, l’Inspection des installations classées propose au préfet un arrêté de mise en demeure visant au respect de ces prescriptions.