Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion suivie d’un important incendie se produit sur la zone de stockage d’une raffinerie moderne d’une capacité de 7,5 millions de tonnes par an (GPL, naphtas, essences…).

Dans les jours précédant l’accident, un défaut (paramètres de température et pression insuffisants) sur une colonne de l’unité de craquage catalytique (FCC) empêche l’extraction des fractions légères d’hydrocarbures. Ceux-ci sont alors envoyés avec d’essence dans le réservoir de stockage 2178 C. Les gaz s’accumulent dans le réservoir puis se propagent à l’extérieur de l’enceinte et rencontrent finalement une source d’inflammation qui provoque une explosion de gaz (UVCE) à 8h15. L’explosion déplace le toit flottant du réservoir et initie la combustion des 2 400 m³ d’essence qu’il contient. L’incendie se propage ensuite aux autres bacs de stockage d’essence de la zone.

Le plan d’urgence externe est déclenché : les équipes de secours internes, renforcées par des services externes de lutte contre l’incendie (188 pompiers – 36 véhicules, 11 ambulances, 4 hélicoptères…), mettent en œuvre des lances, lances moniteurs et lances à mousse. La police interrompt le trafic sur les routes à proximité pendant 76 h. La population est informée et une surveillance de l’environnement est mise en place.

Au total, sept bacs de stockage, soit 8 600 m³ d’essence, ont brûlé et plus de 48 h auront été nécessaires pour éteindre l’incendie. Neuf travailleurs de l’usine sont tués et 1 grièvement blessé, 9 pompiers sont légèrement blessés et d’importants dommages matériels sont relevés sur la zone de stockage. Les coûts des pertes matérielles (réservoirs ainsi que des vitres cassées et des faux-plafonds de plusieurs bâtiments) sont évalués à 50 M d’euros, ceux des opérations d’extinction et de nettoyage à 4 M euros.

L’analyse de l’accident révèle une analyse de risques incomplète, des modes opératoires et procédures insuffisantes dans l’unité de FCC, des niveaux élevés de produits stockés dans les bacs (conduisant au déplacement du toit flottant) et une détection tardive qui a permis l’accumulation de gaz.