Pollution
Humain
Environnement
Economique

Au redémarrage à 7h50 d’une unité de sulfure de carbone (CS2), après 2 incidents les heures précédentes (feu de soufre (S) et projections de S enflammé : cf. n° 25246 & 25247), du S liquide jaillit d’une torche éteinte, retombe en pluie et brûle légèrement 3 employés en inspectant l’instrumentation et les liaisons électriques, un dysfonctionnement récurent empêchant la bonne marche de l’unité. Les pompiers internes maîtrisent un départ de feu. Les secours externes, alertés par sécurité dès le 1er incident restent sur place de 3h30 à 18h30 tant que le POI est en vigueur. La torche brûle les effluents gazeux de l’unité collectés dans un réseau spécifique : échappement soupapes, vannes de torche… Les instrumentistes sachant que l’arrêt d’urgence avait été actionné pensaient que l’unité était en sécurité. Conformément aux procédures, mais ignorant la présence des 3 intervenants, les opérateurs en salle de contrôle ont injecté de l’azote pour maintenir l’unité en pression et éviter tout retour d’air, source potentielle d’explosion. L’accident résulte d’une succession de remplissage progressif et en cascade de différentes capacités de l’unité provoqué par la poursuite de l’alimentation continue de S ‘neuf’ par une conduite de S ‘recyclé’ ; l’azote a ensuite chassé le S liquide accidentellement présent dans la torche et son réservoir tampon après les précédents incidents. L’alimentation en S de l’une des lignes de production de CS2 avait par ailleurs été modifiée en octobre 2002 entraînant par la suite plusieurs colmatages du réacteur (solidification du S liquide). Un arrêté d’urgence impose l’arrêt et le maintien en sécurité des installations tant que les causes, conséquences et mesures à prendre pour éviter tout nouvel accident n’auront pas été analysées, ainsi que l’évacuation des déchets générés (vidange d’un réservoir de S liquide difficilement accessible en structure notamment). Plusieurs défaillances seront mises en évidence : arrêt de pompe de recyclage, vannes restées ouvertes alors que la procédure n’en prévoyait pas la fermeture en cas d’arrêt des 2 lignes, clapet non étanche. Des mesures sont prises : amélioration de l’injection de S favorisant son maintien en température, ajouts d’automatismes et de sécurités, protection renforcée des chemins de câbles, procédures et consignes pour limiter l’encrassement des lignes CS2 (carbone lié au cracking du gaz naturel…), suivi régulier des équipements sensibles et contrôler les intervenants (maintenance…).